Mayotte a été placé samedi en alerte cyclonique orange en prévision du passage de Dikeledi aux abords du Département de l'océan Indien.
Le niveau orange implique dès à présent « l'arrêt de la circulation des barges », a précisé sur X la préfecture de ce département d'outre-mer, mettant en garde contre « une dégradation significative des conditions météorologiques » dès samedi soir, et « de très fortes pluies pouvant générer des inondations ».
À 3h34 locales (01h34 à Paris), le cyclone Dikeledi se situait à moins de 800km à l’Est de l’île. Il va traverser le Nord de Madagascar aujourd’hui et perdre en puissance pour transiter à environ 75km de la pointe Sud de Mayotte, durant la journée de dimanche, au stade forte tempête tropicale.
« Il faut se préparer sérieusement à l’éventualité d’un passage du cyclone au plus près et au déclenchement de l’alerte rouge », a averti la préfecture. Des vents de 50 à 60 km/h en moyenne sont attendus sur l’ensemble de l’île et possiblement plus intense sur le Sud, avec des rafales entre 100 et 120 km/h.
Les autorités craignent des glissements de terrain, compte tenu de l’extrême vulnérabilité du territoire et des pluies intenses qui sont attendues. Les habitants doivent se préparer à de nouvelles évacuations potentielles. Les prévisionnistes anticipent toutefois un affaiblissement de Dikeledi dans la nuit de samedi à dimanche « au stade de forte tempête tropicale, avant qu’il ne circule au large du sud de Mayotte en journée de dimanche ».
L’entrée en vigueur de cette alerte orange survient moins d’un mois après le passage du cyclone Chido, le plus dévastateur qu’ait connu le petit archipel de l’océan Indien en 90 ans. Chido a causé des dommages colossaux et fait au moins 39 morts et plus de 5 600 blessés, détruisant de très nombreuses habitations précaires et en dur du 101e département de France.
« Compte tenu de la fragilité du territoire suite au passage de Chido, le préfet en appelle donc à l’extrême vigilance de toute la population », a mis en garde la préfecture sur X. À Mayotte vendredi, les files d’attente devant les stations-service se sont allongées de manière exceptionnelle et les habitants s’approvisionnaient en packs d’eau, ont constaté des journalistes de l’Agence-France Presse.
Les cyclones se développent habituellement dans l’océan Indien de novembre à mars, mais cette année, les eaux de surface sont proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d’énergie aux tempêtes. Ce phénomène de réchauffement climatique a été observé également cet automne dans l’Atlantique nord et le Pacifique.
Avec AFP