Les différents répresentants religieux à La Réunion lors d’un marche blanche en hommage au Père Hamel en 2016 © Noélie Fournier
Ce 9 décembre, c’est la journée nationale consacrée à la laïcité. A cette occasion, notre partenaire RTL Réunion a interrogé Omar Issop-Banian secrétaire du groupe de dialogue interreligieux de La Réunion sur ce principe très débattu ces dernières semaines et l’implication de ce concept dans la société réunionnaise.
« La laïcité est un principe inscrit dans le droit, dans la loi du 9 décembre 1905. Aujourd’hui, on commémore cette loi. A La Réunion, la laïcité est vécue avec une plus grande intelligence et avec un peu plus d’apaisement » a souligné Omar Issop-Banian, secrétaire du groupe de dialogue inter-religieux à La Réunion. Le groupe de dialogue interreligieux créé en 2000, à l’initiative de plusieurs responsables des principales religions, « a été bati sur une idée de confraternité, d’harmonisation du respect des religions à La Réunion».
Interrogé sur les différences entre la laïcité à La Réunion, et la laïcité en France hexagonale, Omar Issop-Banian répond : « J’ai coutume de dire que La Réunion est une île-monde. Lorsqu’on est une île-monde et que l’on concentre sur un territoire de 90 km2, toutes sortes de cultes, de croyance, ou de courants de pensée, La Réunion est profondément différente du territoire national dans son vécu de la laïcité. Elle est vécue de façon naturelle, sans polémique et sans chercher la petite bête,sans montrer du doigt le voisin».
Dans ce contexte de commémoration des 115 ans de la loi de la séparation de l’Eglse et de l’Etat en France, le secrétaire du groupe de dialogue interreligieux de la Réunion rappelle que le précurseur de la pensée laïque est un musulman. «Très peu de Français le savent. Il faut savoir que le philosophe arable de l’espagne andalou est un des précurseurs de la pensée laique, ce qui a fait jaillir en suite, ce qu’on appelle communément l’époque des Lumières. Ce grand philosophe avait commencé dès le 12ème siècle à batir cette philosophie sur l’égalité des religions», précise Omar Issop-Banian.
