La présentation des lettres de créance du nouvel ambassadeur de France, Étienne Chapon, a permis de réaffirmer la solidité des liens entre Paris et Moroni. Si les deux parties affichent leur volonté de renforcer la coopération, la relation bilatérale reste traversée par des blocages persistants, sur fond de rivalités géopolitiques et d’un contexte international en recomposition. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
Le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a reçu samedi 13 septembre au palais de Beit-Salam les lettres de créance d’Étienne Chapon, nouvel ambassadeur de France auprès de l’Union des Comores. La cérémonie a marqué l’ouverture officielle de sa mission diplomatique dans l’archipel. À cette occasion, les deux parties ont réaffirmé la solidité des relations historiques et humaines entre Moroni et Paris. Le chef de l’État a souligné la continuité de la coopération bilatérale dans des domaines jugés essentiels, tels que l’éducation, la santé et l’accompagnement du Plan Comores Émergent. Il a également insisté sur la contribution économique et sociale de la diaspora comorienne établie en France.
Le président Azali a par ailleurs rappelé la question de Mayotte, qualifiée de contentieux historique avec la France. Il a exprimé l’espoir qu’un dialogue franc et respectueux puisse ouvrir la voie à une solution juste, bénéfique pour les deux nations.
De son côté, Étienne Chapon a affirmé sa volonté d’œuvrer au renforcement de la coopération. Il a évoqué son attachement personnel aux Comores, forgé notamment par ses rencontres avec des étudiants comoriens lors de son parcours universitaire à Aix-en-Provence. L’ambassadeur a assuré que son mandat serait guidé par des actions concrètes et visibles au service du développement et de l’amitié entre les deux pays.
Il a également exprimé sa reconnaissance envers les Comores pour leur soutien diplomatique aux Nations unies, en faveur d’une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien. Une nouvelle rencontre est prévue afin de consolider cette dynamique de coopération fondée sur la confiance et le respect mutuel.
Cela peut laisser croire que tout va pour le mieux entre Paris et Moroni, mais la réalité reste marquée par une certaine répétition des blocages. Le Quai d’Orsay doit repenser sa manière d’aborder la question épineuse de la relation France-Comores, dans un contexte international en pleine mutation. Le rapprochement affiché avec la Russie donne à l’archipel un sentiment de confiance accrue et semble l’encourager à défendre ses positions avec davantage d’assurance sur la scène régionale et mondiale.
Par France-Mayotte Matin
