Teddy Riner, grand prix de « L'Étoile de l'INSEP 2024 »

La traditionnelle soirée des champions de l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) s’est tenue mardi 4 février, à Vincennes. Plusieurs sportifs antillais ont été honorés. Florilège de réactions de sportifs martiniquais et guadeloupéens, au micro de notre partenaire RCI.

L'INSEP a honoré ses champions ce mardi soir, dans la grande halle de l'Institut national du sport basé à Vincennes, en banlieue parisienne. Des récompenses ont été décernées aux athlètes qui ont brillé en 2024, aux Jeux Olympiques de Paris évidemment mais pas seulement, avec des prix pour les espoirs, les parcours inspirants et les anciens pensionnaires également.

Sans grande surprise, le grand prix de « L'Étoile de l'INSEP 2024 ». a été attribué à l'immense Teddy Riner, double médaillé d'or olympique. Il s'est confié sur cette année folle et ses ambitions futures.

Côté Martinique

Parmi les médaillés olympiques distingués, la judokate d'origine martiniquaise Amandine Buchard, médaillée de bronze en individuel, s'est réjouie de cette récompense dans ce lieu si spécial qu'est l'INSEP. Elle se projette déjà sur Los Angeles 2028. «C'est un plaisir, un honneur parce que l'INSEP, c'est la maison. Moi, j'y suis depuis 2012, donc ça commence à faire un petit peu. C'est une récompense de tout le travail qui a été fait. Cette Olympiade qui était plus courte que les autres, mais a été beaucoup plus intense. Je suis contente. Moi, personnellement, je suis vite redescendue après les Jeux. Paris, c'était un peu compliqué. Ma médaille, je l'ai eue et je suis vite passée à autre chose. Là, je regarde plus vers l'avenir. L'effervescence des jeux olympiques est retombée. Donc là, je suis retournée à l'entraînement et je me fixe des objectifs. Ça y est, ça a redémarré, nouvelle olympiade. On a fait une réinitialisation. En ce moment, je suis épanouie dans ce que je fais. J’ai hâte de voir la suite.»

De nombreux escrimeurs ont notamment été honorés, car la plupart s'entraînent en partie sur place. Parmi eux, Alexandra Louis-Marie, qui se prépare désormais entre la Martinique, où elle a été fêtée à son retour des JO, et l'Institut national.

Membre de l'équipe de France médaillée d'argent à l'épée par équipe aux JO 2024, elle a expliqué comment elle abordait cette nouvelle olympiade qui s'ouvre jusqu'à Los Angeles 2028. «J'ai repris les compétitions assez vite. C'est vrai qu'on garde dans un coin de notre tête qu'on est vice-championne olympique par équipe, mais c'est vrai que la saison continue, tout continue. On est redescendus, mais pas totalement quand même. Après, trois ans, ça arrive vite. Il peut tout se passer en trois ans. Moi, j'aborde compétitions par compétitions et je ne me prends pas trop la tête. Dans deux ans, on y pensera, mais dans tous les cas, personnellement, je n'y pense pas trop.»

Côté Guadeloupe

Luidgi Midelton, qui a vécu une année 2024 entre joie et déception, a également été récompensé. Double champion d'Europe, il n'a en revanche pas brillé aux Jeux, mais l'épéiste se sent grandi et déterminé en vue de Los Angeles 2028. «Ça marque une belle année 2024 qui s'est achevée. Ça fait toujours plaisir de voir que le travail finit par payer. Ce n'est que le début et les années qui vont arriver seront encore plus belles. Ça m'a servi d'apprentissage pour Los Angeles et je me préparerai pour être encore meilleur et aller chercher l'or en individuel et en équipe. Dès la fin des Jeux de Paris, j'avais déjà en tête Los Angeles. Après, bien sûr, il y a le temps de digérer tout ça qui est assez long. Là, je commence à le digérer. Je me prépare pour cette saison, aller les championnats d'Europe et aux championnats du monde et ensuite me qualifier pour les Jeux olympiques»

Le fleurettiste guadeloupéen Enzo Lefort, médaillé de bronze par équipe à Paris 2024, fait aussi partie des sportifs honorés. «J'ai commencé le haut niveau à l'INSEP. Ça fait presque 15 ans maintenant, c'était en 2010. L'INSEP m'a vu suer, m'a vu me blesser, m'a vu dans tous les états possibles et inimaginables. C'est vrai que c'est un lieu qui, pour moi, a et aura une place hyper importante tout au long de ma vie et je trouve ça bien qu'on puisse célébrer les médailles au sein de l'INSEP. Une petite part de nous est et sera toujours dans ce rêve olympique qu'a été cet été mais il faut bien redescendre un jour ou l'autre. Moi, je suis redescendu très rapidement parce que j'ai toujours une petite fille qu'il faut amener à l'école, dont il faut s'occuper, etc... La vraie vie reprend ses droits. Mes projets persos à côté aussi qui me stimulent énormément. On pense déjà aux prochains Jeux Olympiques. J'ai fait des choix dans ma vie qui vont m'amener à me projeter autrement, et notamment cette opération. J'ai choisi de me faire opérer du genou pour me donner le maximum de chances d'être le plus performant. Et après, j'ai mes projets perso qui vont me permettre de rester épanoui durant toute cette période et pour revenir encore plus fort, je l'espère en tout cas en septembre.»

Parmi les espoirs honorés : le basketteur guadeloupéen Kény Vado, champion d'Europe U16 avec l'équipe de France cette année. Le jeune homme de 2m05 se projette déjà sur l'avenir, inspiré notamment par les derniers Jeux à Paris. «C'est un plaisir d'être honoré par l'INSEP, sachant tous les sacrifices qu'on a fait pour avoir le résultat qu'on a eu, à savoir champion d'Europe U16. C'est vraiment important et c'est satisfaisant pour nous. Quand je vois aussi le parcours de certains joueurs qui ont fait les JO et qui, par exemple, Yabusel qui, maintenant, est en NBA, ça fait rêver. Je suis retourné en Guadeloupe récemment. Ça faisait un an que je n'étais pas retourné en Guadeloupe, donc ça fait vraiment très plaisir. J'ai pu me ressourcer, revoir la famille, bien fêter, aller m'entraîner avec les jeunes du pôle et transmettre ce que j'ai un peu vécu, l'expérience que j'ai pu vivre en France.»

Par RCI