Nouvelle-Calédonie : Que devient le porte-conteneur Kea Trader ?

Nouvelle-Calédonie : Que devient le porte-conteneur Kea Trader ?

©FANC

Échoué dans la nuit du 11 au 12 juillet 2017 en Nouvelle-Calédonie, le porte-conteneur Kea Trader demeure sur le récif Durand, situé à 50 nautiques au sud-est de l’île de Maré dans l’archipel des Loyauté (est de la Grande-Terre). Cette semaine, l’armateur a lancé un appel d’offres international pour retirer l’épave.

6 mois. C’est le temps qu’aura navigué le Kea Trader, porte-conteneur britannique livré en janvier 2017 par un chantier naval chinois, avant de venir s’encastrer à pleine vitesse sur le récif Durand dans les eaux calédoniennes. Le navire venait alors de Papeete en Polynésie française et dès lors, les inquiétudes quant à une éventuelle pollution retiennent l’attention des autorités calédoniennes. Effectuée en autre par les Forces Armées de Nouvelle-Calédonie (FANC), les opérations de pompage du fioul contenu dans le porte-conteneur prennent fin le 11 août. « Le risque de pollution le plus dangereux est désormais écarté », se félicitait Thierry Lataste, Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.

Le navire s'est échoué à l'Est des îles Loyauté, sur le récif Durand ©Capture

Le navire s’est échoué au Sud-est des îles Loyauté, sur le récif Durand ©Capture

En déplacement en Nouvelle-Calédonie durant les opérations de pompage, Annick Girardin, Ministre des Outre-mer, survole le site en hélicoptère et salue « le professionnalisme des personnes engagées dans ces opérations ». Le Kea Trader prend une dimension d’Etat. Le million de km² de ZEE de la Nouvelle-Calédonie est classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, y compris le récif Durand. Plus tard en décembre, le Premier Ministre effectue son premier déplacement officiel sur le Territoire. A Lifou, dans la province des Îles Loyauté, Edouard Philippe angle son message sur la pollution et la transition énergétique. Et pour cause, quelques semaines auparavant, plusieurs dizaines de kilos de boulettes d’hydrocarbures sont ramassées sur les plages sud-est de l’île de Lifou. Le Kea Trader est fortement soupçonné et la pêche ainsi que la baignade seront interdites. « Toutes les mesures sont prises », assurait alors le Premier ministre.

En visite en Nouvelle-Calédonie fin juillet 2017, Annick Girardin survole le site de l'échouage ©FANC

En visite en Nouvelle-Calédonie fin juillet 2017, Annick Girardin survole le site de l’échouage ©FANC

Mais les conditions météorologiques ont mené la vie dure à la société de sauvetage Ardent, qui supervise les opérations autour du navire de 184 mètres. Début octobre, l’armateur britannique Lomar Shipping annonce le démantèlement du navire. Il « n’est pas réparable et devra être recyclé ». « D’importants dégâts au niveau de la coque, du gouvernail et des hélices ont été identifiés. La plupart des réservoirs à double coque sont touchés et des voies d’eau ont été observées dans cinq cales, où un système de pompage a été provisoirement installé ». Son long séjour sur le récif lui fait souffrir de « dommages structurels ». Pire encore, le 13 novembre, le porte-conteneur se brise en deux sous l’effet de la houle. Bien que les 540 tonnes de fioul lourd de ce navire aient été pompées en juillet-août, « des quantités résiduelles d’hydrocarbures sont restées à bord et des traces ponctuelles de pollution ont été constatées ». Les plages de Lifou en font les frais. Mais en dépit de cette nouvelle avarie, les autorités calédoniennes indiquent que « le propriétaire restait déterminé à retirer le Kea Trader ».

Il resterait encore 97 conteneurs à évacuer du navire ©FANC

Il resterait encore 97 conteneurs à évacuer du navire ©FANC

Un an après sa livraison, le Kea Trader demeure à l’état d’épave sur le récif Durand. Les autorités calédoniennes poursuivent l’allègement du navire au gré des conditions météorologiques. Selon la Dépêche de Nouvelle-Calédonie, il resterait à ce jour 97 des 756 conteneurs que transportait le navire. « La partie « vie » du navire (hébergement, restauration…) est presque entièrement vidée. Le travail de démontage des faux plafonds et des cloisons a également débuté ». L’armateur passe désormais à l’ultime étape : retirer le navire du récif Durand. Pour cela, il vient de lancer un appel d’offres à l’international afin de « rechercher de nouvelles solutions technique ». Les résultats de cet appel d’offres devraient arriver avant la fin janvier et seront présentés à l’Etat.