2016 sera incontestablement l’année du virus du Zika. Mais le connait-on vraiment ? Avant de plonger dans des climats anxiogènes, avant de céder à la panique et laisser nos peurs collectives envahir nos foyers, mettons des mots sur ce maux qui caractérise parfaitement nos sociétés mondialisées, en proie au réchauffement climatique. Car, qu’on se le dise, l’un et l’autre sont les parfait vecteurs de la propagation du virus. Outremers360 a souhaité dresser la liste des choses qui le caractérise pour une meilleure compréhension et une lutte plus performante.
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Qu’est-ce que le virus du Zika ?
Le virus du Zika a été identifié pour la première fois en 1947, dans la forêt du même nom en Ouganda. Plus précisément, c’est un arbovirus de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, comme la dengue ou la fièvre jaune. Il est transmis par le moustique femelle de la famille des Aedes, plus communément appelé « moustique tigre » car facilement reconnaissable grâce à ses rayures noires et blanches sur ses pattes. Il s’agit du même moustique vecteur de la dengue et du chikungunya. Le moustique est alors infecté lors d’un repas sanguin sur un individu porteur du virus. Ironie du sort, il n’a aucune conséquence sur le moustique mais il le transmet lors de son prochain repas sanguin. Pour information, le moustique-tigre est l’animal qui tue le plus d’êtres humains au monde, si l’on considère l’homme comme faisant partie du règne animal, le moustique est alors le second.
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Quels sont les symptômes ?
Les symptômes peuvent mettre 3 à 12 jours avant de se manifester. Et tenez-vous bien, la majorité des personnes infectées par le virus ne développent aucun symptôme (70% à 80% de cas). Ce qui signifie qu’il est possible d’être infecté sans même le savoir, ce qui reste problématique pour détecter et contenir le virus. Pour le reste, les symptômes du Zika sont de type grippal : fatigue, fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires. On y ajoutent à ces symptômes différentes éruptions cutanées, ainsi que conjonctivites, douleurs derrière les yeux, troubles digestifs, oedèmes des mains ou des pieds peuvent également apparaître. Dans la plupart des cas, les troubles restent modérés, et l’hospitalisation n’est pas nécessaire. Les symptômes du Zika étant similaires à ceux de la dengue et du chikungunya, sont diagnostique exact est relativement difficile.
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Quelles sont les conséquences à long-terme ?
Au Brésil et en Polynésie française, certains cas observés ont développé des complications neurologiques post-infectieuses, comme le syndrome de Guillain-Barré, qui se caractérise par une paralysie ascendante progressive pouvant atteindre les muscles respiratoires. De plus, les femmes enceintes infectées peuvent transmettre le virus au foetus, engendrant de graves anomalies du développement cérébrale chez le nouveau-né : microcéphalie notamment. Autre hypothèse formulée par l’institut allemand Bernhard-Nocht : le virus serait probablement transmissible lors de rapports sexuels non-protégés. Une seconde étude publiée en 2015 révèlerait la présence du virus dans du sperme. En d’autre terme, l’individu affecté par le Zika garderait donc en lui une trace indélébile du virus.
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Quelles sont les régions touchées ?
Dans l’ordre, les régions à avoir été touchées par le virus Zika sont l’Afrique et l’Asie, puis le Pacifique et enfin, l’Amérique centrale et du Sud. Ce continent retient toutes les attentions puisque le virus est passé au stade épidémique avec 24 pays touchés par le Zika. Dernièrement, plus de 2000 cas ont été recensés à la Martinique, dont 8 concernant des femmes enceintes. La Guadeloupe et la Guyane sont également affectées par le virus. Deux cas ont été recensés en Guadeloupe et à Saint-Martin, contre 45 confirmés en Guyane. Au Brésil par contre, l’épidémie s’est transformée en véritable pandémie. 1,5 millions cas y ont été recensés, beaucoup de femmes enceintes sont concernées. Les Etats-Unis ont d’ailleurs déconseillé la destination a ses femmes enceintes et le Brésil déconseille aux femmes de tomber enceinte…
Un an avant l’explosion du virus en Amérique latine, les îles du Pacifique, dont la Polynésie française puis la Nouvelle-Calédonie, ont aussi eu droit à leur épidémie entre 2013 et 2015. En Polynésie française, 600 cas ont été recensés en moins de trois semaines et 18 foetus et nouveaux-nés ont contracté des malformations, seuls six sont encore vivant à ce jour. « La Polynésie française est aujourd’hui l’un des pays tropicaux les plus sûrs de la planète pour le Zika », a indiqué l’épidémiologiste Henri-Pierre Maillet à Polynésie 1ère. Le Monde considère le territoire d’Outre-mer comme une figure d’avant poste de la lutte contre le Zika. Dans les autres Outre-mer situés en zones tropicales, La Réunion et Mayotte échappent, pour l’heure, au Zika. Saint-Pierre-et-Miquelon, situé en climat tempéré, ne devrait pas avoir de soucis à se faire. Avec la mondialisation et le réchauffement climatique, le moustique tigre est déjà présent dans le sud de la France et quelques cas de personnes affectées à l’extérieure ont été observées à leur retour dans l’Hexagone.
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Comment lutter ?
Pour l’instant, il n’y a aucun vaccin contre le virus du Zika. Néanmoins, Sanofi-Pasteur vient d’annoncer la lancement d’un projet visant à mettre au point un vaccin contre le virus, peu de temps après l’annonce du Brésil qui souhaite aussi financer un vaccin. Il faudra cependant attendre quelques mois voir quelques années avant de voir apparaître ce vaccin. À noter que Sanofi-Pasteur vient de mettre sur le marché son premier vaccin contre la dengue et compte bien s’appuyer sur cette expertise pour réitérer son succès. Côté traitement, il n’y a pas, à proprement parler, de médicaments spécifique au Zika. L’individu affecté fera l’objet d’un traitement visant à atténuer les symptômes. Pour lutter contre le virus, il faut donc passer par une lutte anti-vectorielle : destruction des gîtes à moustiques ou sites de ponte (tous les endroits où l’eau stagne), utilisation de vêtements longs, utilisation de répulsifs et de moustiquaires.
Marisol Tourraine, ministre de la Santé, a dernièrement déconseillé les femmes enceintes de se rendre aux Antilles et en Guyane, ce qui a naturellement fait grincer des dents quelques élus ultramarins, pointant du doigt une différence de traitement entre les femmes enceintes vivants dans l’Hexagone et celles vivants dans nos Outre-mer. Au Brésil, 200 000 soldats ont été déployés pour sensibiliser, détruire les gîtes à moustiques et pulvériser les quartiers à grand renfort d’insecticide. Cette méthode avait déjà été déployée en Polynésie française mais les habitants et apiculteurs surtout l’ont dénoncé à cause de sa toxicité envers les autres être vivants et les abeilles notamment.
Le virus du Zika est incontestablement la maladie qui fait le plus parler d’elle en ce début d’année. La France et Cuba ont décidé d’allier leurs forces pour lutter contre la maladie, ce qui fait d’elle un réel enjeu diplomatique. Depuis lundi, l’Organisation Mondiale de la Santé considère maintenant que la lutte contre cette maladie constitue une urgence de santé publique de portée mondiale. Le virus est réellement dangereux pour celles qui attendraient un enfant. Les cas de microcéphalies sont avérés et les conséquence pour le développement du cerveau des nouveau-nés sont considérables, là est tout le problème du Zika, comparé à la dengue et au chikungunya. Cependant, sur une personne normale, la maladie durera quelques jours. Les symptômes arrivent à clouer au lit les individus les plus forts physiquement mais aucun décès n’a été recensé à ce jour alors que des décès ont été recensé à cause du chikungunya.