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Dans un long communiqué publié ce mardi 31 janvier, le Président du Mouvement de l’Union calédonienne, Daniel Goa, a condamné des « désordres aveugles » dans l’épisode des tensions au sein de la Tribu de Saint-Louis. De son côté, le collectif « Citoyen montdorien » appelle à manifester ce vendredi.
Sur un ton ferme et solennel, Daniel Goa, successeur de Jean-Marie Tjibaou à la tête de l’Union Calédonienne, est sorti de sa réserve afin de condamner les nombreuses exactions qui ont régulièrement lieu au sein de la tribu de Saint-Louis, dans la commune du Mont-Dore en Nouvelle-Calédonie. Ces exactions ont fait de nombreux blessés et un mort depuis fin octobre et ont provoqué plusieurs blocages de la route provinciale qui traverse la tribu, emprunté par environ 15 000 calédoniens chaque jour. Dans un long communiqué, Daniel Goa appelle les habitants de Saint-Louis « à rester calmes et à se débarrasser de ce problème qui jette l’opprobre sur la tribu de Saint-Louis depuis des décennies et qui donne une image fausse de la réalité ». Il appelle également à « faire confiance à l’Etat et laisser les responsables régler la situation ». « Le maintien de l’ordre public, la justice, la libre circulation des biens et des personnes sont des compétences de l’Etat et seulement de l’Etat, c’est à l’Etat d’assumer ses attributions régaliennes, dans le respect des lois républicaines », poursuit-il.
En parallèle, l’association « Citoyen montdorien » a appellé au rassemblement, ce vendredi 3 février devant le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie. Sur place, l’association est soutenue par de nombreux organismes: le Syndicat des commerçants de Nouvelle-Calédonie, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la CGPME, le MEDEF, la Fédération des Industries de Nouvelle-Calédonie, les éleveurs de brousse et la province Sud qui a annoncé libérer tous ses agents pour participer au rassemblement. Du côté des politiques, Harold Martin (LR), qui ne cache pas son intention de candidater aux législatives, a fait savoir son soutien à l’association. Cependant, la formation politique Le Rassemblement – Les Républicains a annoncé ne pas participer à la manifestation, dénonçant « une tentative de récupération politique qui risque uniquement d’entraîner un regain de tension au sein de la tribu de Saint-Louis ».
« Je demande à l’Etat (…) de faire le nécessaire »
De son côté, le Secrétaire général du Haut-Commissariat en Nouvelle-Calédonie, Laurent Cabrera, a reçu mardi une des deux chefferies de la tribu lors d’une « réunion de la dernière chance ». La veille, le représentant de l’Etat avait lancé un ultimatum condamné par les chefferies, fustigeant des propos « indignes et bellicistes ». « Le ton était solennel et grave à la hauteur de la situation », a défendu Daniel Goa dans son communiqué. « La semaine prochaine, c’est la rentrée scolaire et il n’est pas question que nos enfants soient exposés sur cette route et d’ailleurs plus personne ne doit l’être. Je demande à l’Etat, responsable de l’ordre public et de la libre circulation des personnes et des biens, de faire le nécessaire ».
En attendant, le député de la Nouvelle-Calédonie Philippe Gomes sera reçu ce jeudi soir à Paris par le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux. Lors des questions au gouvernement du mardi 31 janvier, il avait interpellé le ministre de l’Intérieur, lui sommant « d’agir avant qu’un drame ne survienne ». A Saint-Louis, la route provinciale qui avait une nouvelle fois été barrée dès lundi, à été partiellement ré-ouverte, de 5h30 à 19h, dès le lendemain.
Communiqué de Daniel Goa: