Tensions à Saint-Louis: « Agir avant avant qu’un drame ne survienne », Philippe Gomes

Tensions à Saint-Louis: « Agir avant avant qu’un drame ne survienne », Philippe Gomes

©Julien Cinier / LNC

Interpellé par le député de la Nouvelle-Calédonie Philippe Gomès (UDI) ce mardi 31 janvier, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a assuré que « la situation ne peut pas durer plus longtemps » aux abords de la tribu de Saint-Louis où de nouvelles tensions ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi. Trois individus seraient activement recherchés par la gendarmerie.

« Imaginez-vous au volant de votre véhicule sur une route de France que vous devez emprunter obligatoirement de manière quotidienne », a déclaré le député de la Nouvelle-Calédonie Philippe Gomès, « avec beaucoup de gravité ». « Imaginez que de façon récurrente, les automobilistes fassent l’objet de tirs par armes à feu et de caillassages organisés », poursuit-il. En effet, de nouveaux affrontements ont éclaté aux abords de la tribu de Saint-Louis, dans la commune du Mont-Dore en Nouvelle-Calédonie, entraînant une nouvelle fois la fermeture de la RP1 où circulent quotidiennement « 15 000 calédoniens ». Une série d’incidents graves unanimement condamnés par tous les élus calédoniens, des indépendantistes aux loyalistes. Philippe Gomes souligne une « situation intolérable sur le territoire de la République » et demande au gouvernement de « revoir les dispositifs en place aux abords de Saint-Louis » et de « mettre en place une zone de sécurité permanente 24h sur 24″, jusqu’à l’arrestation des auteurs des exactions. « Il faut agir vite avant qu’un drame ne survienne » a conclut le député, saluant le travail des forces de l’ordre sur place.

Trois individus activement recherchés

De son côté, le ministre de l’Intérieur assure suivre la situation de Saint-Louis de près, situation qui « ne peut pas durer plus longtemps ». « J’ai demandé au Directeur général de la Gendarmerie nationale de voir avec le Préfet afin que nous réadaptions notre dispositif pour faire en sorte qu’il soit mis fin à cette situation de barrage et d’escalade de la violence », a déclaré Bruno Le Roux. « Nous procédons des enquêtes sur ces violences » soulignant qu’il y a eu déjà 46 gardes à vues, 11 personnes incarcérées et 10 personnes placées sous contrôle judiciaire depuis le recommencement des tensions en octobre dernier. Trois individus seraient actuellement recherchés par les forces de l’ordre en Nouvelle-Calédonie depuis le regain de tension survenu dimanche soir. Jeudi soir, le député Philippe Gomès doit s’entretenir avec Bruno Le Roux. A noter que ce dernier a également adressé ses « vœux de prompt rétablissement aux militaires blessés pendant le crash » d’un hélicoptère, ce matin en Nouvelle-Calédonie.

Pour rappel, les tensions aux abords de la tribu de Saint-Louis en Nouvelle-Calédonie ont repris ce week-end et ont même franchi une nouvelle étape dans la violence. Trois personnes, dont deux gendarmes, ont été blessés par des tirs d’armes à feu, et une autre a reçu des jets de pierre. Il apparaît que cette fois, les munitions utilisées par les « fauteurs de troubles » de Saint-Louis ont été trafiquées afin de transpercer les véhicules blindés de la gendarmerie nationale. Hier, les représentants de l’Etat et des forces de l’ordre en Nouvelle-Calédonie ont lancé un ultimatum aux responsables coutumiers de la tribu: si la situation ne s’arrange pas rapidement, l’Etat prendrait ses responsabilités en ripostant, « et compte tenu des armes qui sont utilisées par les tireurs et celles dont dispose la gendarmerie, il y aura des dégâts », avait déclaré Laurent Cabrera, secrétaire général du Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.

La RP1 ré-ouverte aujourd’hui

Ce mardi en Nouvelle-Calédonie a eu lieu la « réunion de la dernière chance » entre les forces de l’ordre, le représentant de l’Etat et les autorités coutumières. Sur les deux chefferies de Saint-Louis, seule la chefferie de Rock Wamytan était présente. Et pour cause, les autorités coutumières de Saint-Louis ont peu apprécié l’ultimatum lancé par l’Etat. Si peu d’éléments sont ressortis de cette réunion, Yves Mathis, directeur de cabinet du Haut-Commissaire, a évoqué « un état d’esprit tout à fait constructif. On espère que dans les jours et les semaines à venir, nous en verrons les conséquences sur le terrain ». D’autres réunions doivent avoir lieu. En attendant, la circulation sur la RP1 a été ré-ouverte à 15h20 (heure locale), mais uniquement de 5h30 à 19h. Au-delà, elle restera fermée par mesure de sécurité.