Le Président de la Polynésie française lors du dernier Sommet en septembre 2015 à Port-Moresby ©Archives / La Dépêche de Tahiti
Les nations insulaires du Pacifique, menacées par la montée des eaux due au réchauffement climatique, tenteront cette semaine lors de leur sommet en Micronésie de maintenir la pression sur la communauté internationale, neuf mois après l’accord mondial sur le climat conclu à Paris. Ce sommet sera également l’occasion d’examiner les demandes d’adhésion en tant que membre à part entière de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française au Forum des îles du Pacifique.
Le Forum des îles du Pacifique (FIP), dont les 16 membres se réunissent de mercredi à dimanche à Palikir, capitale des États fédérés de Micronésie, fut un des groupements les plus actifs lors de la COP21. A Paris en décembre, 195 pays s’étaient engagés à limiter le réchauffement climatique en deçà de deux degrés par rapport à la période préindustrielle. Compte tenu de leur faible altitude, les petites îles du Pacifique vivent d’ores et déjà les conséquences du changement climatique. « La hausse des températures et la montée du niveau des mers représentent une menace existentielle pour vos pays », a d’ailleurs lancé la semaine dernière Barack Obama à plusieurs représentants de ces nations, lors de la 10ème Conférence des dirigeants des îles du Pacifique. « Nous n’aurions pas eu d’accord à Paris sans les efforts incroyables et le dur travail des nations insulaires », a-t-il ajouté.
La secrétaire générale du FIP, la Papouasienne Meg Taylor, a dit cette semaine aux journalistes que l’accord de Paris prouvait « la force collective du Pacifique ». Plusieurs ONG ont estimé que le FIP devait profiter de ce sommet annuel pour maintenir la pression, au moment où Pékin et Washington, les deux principaux pollueurs de la planète, viennent de ratifier l’accord sur le climat. Pour ces ONG, les leaders du Pacifique doivent avancer sur divers sujets, comme les plans d’évacuation face à la montée des eaux. La République des Kiribati a déjà pris les devants en achetant des terres aux Fidji, dans le cas où elle devrait évacuer ses habitants. Ce sommet sera le premier du Premier ministre australien Malcolm Turnbull dont le pays, principale puissance de cette organisation, a souvent été accusé de traîner les pieds sur le réchauffement climatique. M. Turnbull pourrait également être assailli de questions de ses homologues sur sa politique migratoire, à l’heure où l’Australie est conspuée pour les camps offshore, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Nauru, où elle relègue ses demandeurs d’asile.
La question de la pêche au thon, vitale pour certains pays alors que les réserves s’épuisent, devrait également être au menu. De même que la demande de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française de faire partie à part entière du FIP, alors qu’elles n’en sont pour l’heure que membres associés. En décembre dernier et juste avant la COP 21, le Président de la République soutenait « sans réserve ces démarches » formulées par les présidents des gouvernements calédoniens et polynésiens. Néanmoins, le FIP doit en amont changer son règlement puisque la souveraineté est une des conditions à l’adhésion en tant que membre à part entière. En déplacement à Hawaii la semaine dernière, pour la Conférence des dirigeants du Pacifique et le Sommet sur l’Océan, le Président de la Polynésie française Edouard Fritch avait annoncé sa présence à ce Sommet des îles du Pacifique.
Avec AFP.