[Exclu – Vidéo] Manuel Valls pourrait présider la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie : « Il faut proposer un chemin aux Calédoniens », dit-il à Outremers360 et Caledonia

[Exclu – Vidéo] Manuel Valls pourrait présider la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie : « Il faut proposer un chemin aux Calédoniens », dit-il à Outremers360 et Caledonia

©Outremers360

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En pointe sur le dossier calédonien, l’ancien Premier Ministre Manuel Valls confie, dans un entretien accordé à Outremers360 et Caledonia, qu’il fera partie de la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie. Selon les informations d’Outremers360, Manuel Valls pourrait même la présider.

Jeune collaborateur de Michel Rocard en 1988, puis de Lionel Jospin en 1998 et Premier Ministre d’avril 2014 à décembre 2016, Manuel Valls se dit « passionné par ce territoire ». « Tout Premier Ministre a une responsabilité particulière concernant la Nouvelle-Calédonie ». De retour sur les bancs de l’Assemblée nationale depuis juin dernier, Manuel Valls a confirmé son intention de continuer à s’impliquer sur la Nouvelle-Calédonie, qui devra se prononcer sur son avenir en novembre 2018. « Je serai membre de la mission que l’Assemblée nationale a décidé de mettre en place », confirme-t-il. « Elle sera dans la suite de la mission Bussereau – Dosière. Il ne s’agit pas de tout réinventer mais de favoriser le dialogue », explique-t-il.

« L’Assemblée nationale et le Sénat tiennent une part de la solution » estime-t-il. Le Parlement « doit être facilitateur pour aider à trouver la solution, pour imaginer le jour d’après, l’avenir commun de tous les Calédoniens ». Cette nouvelle mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie sera plus concrètement mise en place ce mardi 3 octobre, avec l’élection de sa présidence, qui pourrait revenir à l’ancien Premier ministre. « Je veux jouer un rôle actif » assure Manuel Valls en soulignant être le seul ancien chef de gouvernement du Parlement. « Parce que j’ai suivi ces questions, j’ai un rôle à jouer » insiste-t-il, « parce qu’aussi je me suis rendu sur place et j’ai cette filiation rocardienne ».

Listes électorales : « Je souhaiterais qu’on avance vite sur ces questions »

L’inscription automatique de tous les natifs calédoniens, de statut civil coutumier ou pas, suer les listes électorales référendaires sera le sujet principal des discussions du prochain Comité des Signataires qui devrait avoir lieu, non plus en octobre, mais début novembre. Le Conseil d’Etat vient de rendre un avis sur la question, s’estimant favorable à l’inscription automatique de tous les natifs sur les listes générales, et moyennant une modification de la Constitution pour les listes référendaires. Pour Manuel Valls, cette question « est importante, symbolique (…) mais je considère que l’essentiel ne se joue pas là-dessus ». « L’essentiel, c’est l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et son lien avec la France. J’espère que, d’une part, le gouvernement et les différents acteurs avanceront sur le sujet et qu’un accord devra être trouvé. Je crois beaucoup à l’association du Parlement sur cette question, surtout s’il y a une réforme constitutionnelle à mener (…) », assure-t-il en prévenant, « il faut être attentif à la notion d’équilibre ».

Nickel calédonien : « Un dossier éminemment politique »

Durant son mandat de Premier Ministre, Manuel Valls a été confronté à une importante crise du Nickel en Nouvelle-Calédonie, en raison notamment de la chute des cours du minerai à la London Metal Exchange. Pour venir en aide au secteur, l’ancien Premier Ministre avait concédé deux prêts : 200 millions d’euros pour la Société Le Nickel et la même somme pour l’usine de Vale. Les démarches de défiscalisation pour l’usine du Nord avaient été facilitées et l’ancien Premier Ministre s’était rendu en Nouvelle-Calédonie en mars 2016, au plus fort de la crise.

« Les choix qui ont été faits en termes de prêts ont permis de stabiliser une situation qui reste fragile » indique Manuel Valls. « Nous savons que le Nickel n’est pas qu’un dossier économique (…), c’est un dossier éminemment politique. C’est pour ça que l’Etat a un rôle à jouer, de soutien, mais aussi pour rassurer les différents acteurs et de ce point de vue-là, on a réussi à convaincre des acteurs qui ont été conscients de leur rôle dans l’avenir de la Nouvelle-Calédonie », dit-il. « Il faut créer les conditions d’un secteur plus performant et puis d’une diversification de l’économie du territoire ».

Le référendum de 2018 : « Imaginer le jour d’après »

« Comment imagine-t-on au-delà même du vote de 2018, l’Avenir » de la Nouvelle-Calédonie, s’interroge Manuel Valls. Le référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie qui doit avoir lieu avant la fin 2018 sera le point final de trente années de processus de décolonisation, entamé par l’Accord de Matignon en 1988, au lendemain des événements des années 80. Pour l’ancien Premier ministre, « il faut être imaginatif, créatif et avoir un grand sens des responsabilités pour imaginer un avenir commun », au lendemain du référendum de 2018.

« La population calédonienne n’a pas les éléments d’information pour imaginer ce que peut être l’avenir après la consultation », s’inquiète-t-il, « donc il faut éclairer le débat ». « Il faut bien préparer la société calédonienne au choix et à l’avenir », défend Manuel Valls qui, vraisemblablement, a bien l’intention de peser sur le sensible et complexe dossier calédonien. « J’ai un attachement personnel » insiste-t-il. « C’est un territoire très important pour la France, quel que soit le lien qui existera entre ce territoire et la France, il faut l’imaginer. Et un responsable politique national ne peut pas imaginer l’avenir de son pays sans se demander quel est aussi l’avenir de la Nouvelle-Calédonie », conclut l’ancien Premier Ministre, qui « espère bientôt (…) venir rencontrer » les Calédoniens, « à Nouméa, sur l’ensemble du Territoire et dans les Îles ».

L’entretien intégral ici: