©Présidence de la Polynésie française
Lors d’un Comité de suivi de « l’Accord pour le développement de la Polynésie française » (ou Accord de l’Élysée) signé le 17 mars 2017, la ministre des Outre-mer et le président polynésien « ont pu constater la bonne avancée » de sa mise en œuvre : « plus de 70% des engagements, sont concrétisés ou en voie de l’être », assure-t-on dans un communiqué.
« Au nombre des projets menés à leur terme figurent notamment la suppression de la notion de risque négligeable dans la loi Morin, la réhabilitation de la mémoire de Pouvanaa a Oopa, la mise en place du tribunal foncier, le soutien financier de l’État au service oncologie du CHPF, la construction du nouveau centre pénitentiaire de Tatutu ou encore la reconnaissance de la Polynésie française en tant que membre à part entière du Forum des Îles du Pacifique », énumère le communiqué.
En ce qui concerne la suppression du « risque négligeable », elle avait été adoptée lors du vote de la loi EROM en février 2017, soit plus d’un mois avant cet accord. Autre anachronisme, l’accession de la Polynésie française au statut de membre à part entière du Forum des îles du Pacifique a eu lieu en septembre 2016, lors du 47ème Forum du Pacifique. De même, la construction du nouveau centre pénitentiaire Tatutu est un dossier bien plus ancien que l’Accord de l’Élysée. Cette nouvelle structure avait été officiellement inaugurée par l’ancien ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, le 20 mars 2017, soit quelques jours après la signature de cet accord.
Pour ce qui est de la réhabilitation de la mémoire de Pouvanaa a Oopa, cette procédure judiciaire avait officiellement débutée grâce à l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira, seule habilitée à l’époque à lancer une procédure de révision d’un procès qui avait eu lieu en 1959 et ce, auprès de la Chambre criminelle de la Cour de Cassation. Il s’agit néanmoins d’une demande ancienne, porté à la fois par Pouvanaa a Oopa lors de son retour d’exile, puis ses enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants par la suite.
Toutefois, un des objectifs de cet accord, non-cité par le communiqué du Ministère, est le « toilettage » du statut d’autonomie de la Polynésie française, avec l’introduction dans ce statut de la reconnaissance du fait nucléaire et de ses conséquences. Cet accord de l’Élysée, autrefois appelé Accord de Papeete, avait été annoncé, à la surprise générale, par l’ancien président de la République François Hollande, alors en visite en Polynésie en février 2016.
« Une majorité des autres engagements présente un rythme d’avancement satisfaisant », assure encore le Ministère des Outre-mer, citant l’ « accompagnement du suivi médical des anciens du CEP, soutien aux projets structurants, soutien à la filière de pêche, réhabilitation de Nuutania (l’ancienne prison, ndlr), rénovations d’internat, plan de développement des équipements sportifs, soutien à la transition énergétique ». « Les 30% qui restent sont des mesures qui n’ont pas pu démarrer faute de procédures, de moyens financiers ou faute d’accord entre le Pays et l’Etat. C’est un peu la raison du déplacement de la ministre, puisqu’elle est venue préparer les déclarations que fera le président de la République au mois d’avril prochain, lors de sa visite », a expliqué le président de la Polynésie Édouard Fritch.
« La signature prochaine d’un nouveau contrat de développement et de transformation permettra de relever ensemble les prochains défis du territoire ». La signature de ce nouveau contrat de développement et de transformation devrait avoir lieu « avant la fin 2020 », a assuré Annick Girardin. Il regroupera « l’ensemble des conventions passées aujourd’hui avec les différents ministères » et « aura le mérite de nous donner plus de visibilité sur l’action de l’Etat en Polynésie française, sans que les objets de ces différentes conventions, avec la Santé, avec l’Education (…), ne soient remis en cause ».
Toujours selon le communiqué, Annick Girardin et Édouard Fritch « ont également rappelé que la construction des abris de survie est prioritaire afin de protéger les populations face aux conséquences du dérèglement climatique ».