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Le parquet de Nouméa a conclu ce mardi à la légitime défense dans l’affaire William Décoiré. Après avoir forcé un contrôle routier, le jeune homme de 23 ans avait été abattu par un gendarme en octobre dernier. Sa mort avait provoqué de vives tensions dans la tribu de Saint-Louis.
Le parquet de Nouméa a donc conclut à la légitime défense concernant la mort de William Décoiré, survenue le 29 octobre dernier aux abords de la tribu de Saint-Louis (commune du Mont-Dore) en Nouvelle-Calédonie, a annoncé le Procureur de la République Alexis Bouroz. Évadé de prison, condamné à 19 reprises notamment pour vols aggravés et violences avec arme, William Decoiré a été tué par un tir de gendarme alors qu’il tentait de foncer sur un autre gendarme au volant d’une camionnette, dans laquelle se trouvaient une dizaine de personnes.
« Les éléments recueillis, en particulier les auditions récentes des passagers du fourgon volé, ne remettent pas en cause la réalité de la légitime défense ressortant des déclarations des militaires de la gendarmerie, des constatations et de la reconstitution […] », a indiqué Alexis Bouroz. Le jeune homme, touché au thorax, « présentait une alcoolémie importante, outre les traces d’une consommation de cannabis ». Alexis Bouroz a reçu mardi Line Decoiré, la mère de la victime, qui a porté plainte contre X pour homicide volontaire, et son avocat « pour expliquer les motifs du classement sans suite ». Line Decoiré a désormais la possibilité de déposer « une plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction », a précisé le parquet. Selon nos dernières informations, Roch Wamytan, grand chef de la tribu de Saint-Louis, a déclaré que « les témoins directs ont vu la scène se dérouler sous leurs yeux et disent que le gendarme n’était absolument pas en état de légitime défense ». Il précise « que des démarches allaient être entreprises afin de connaître la vérité en déposant plainte contre l’Etat ».
La mort de William Decoiré avait déclenché jusqu’en décembre une vague de violences dans la tribu de Saint-Louis, au cours de laquelle une douzaine de gendarmes avaient été blessés : jets de pierre, entrave à la circulation, tirs sur les véhicules et les militaires. Les tensions avait également provoqué de nombreux barrages de la route qui traverse Saint-Louis, bloquant par la même occasion quelques dizaines de milliers d’usagers de cette route desservant tout le sud de la Grande Terre. Début novembre, une réunion d’urgence avait été organisée au Ministère de l’Intérieur afin de renforcer la sécurité sur place.
Les tensions ont pris fin après l’interpellation et l’incarcération d’un des meneurs, puis le meurtre d’un autre, Ramon Noraro, au sein de la tribu le 19 décembre à la suite d’un règlement de compte.
Avec AFP.