Nouvelle-Calédonie : Apres le décès d’un jeune, les tensions sont vives au sein de la population à Saint-Louis

Nouvelle-Calédonie : Apres le décès d’un jeune, les tensions sont vives au sein de la population à Saint-Louis

© Carole Chadi

La mort de William Déoiré, tué par un gendarme lors d’un contrôle routier le 30 octobre a provoqué la colère des membres de la tribu de Saint-Louis. Des tensions , parmi lesquels six gendarmes ont été blessés, dont cinq par arme à feu.

La situation redoutée par les autorités est bel et bien survenue. Depuis l’annonce du décès , plusieurs barrages de véhicules et de pneus en flammes ont été érigés sur  la route RP1, entravant ainsi la circulation. Six gendarmes qui intervenaient pour lever ces barrages ont été pris à partie et essuyé des jets de projectiles ainsi que des tirs d’armes à feu.

Pour apaiser la situation,  plusieurs réunions de crise ont été organisées durant la journée, entre le maire de la commune, Eric Gay, le président du gouvernement calédonien Philippe Germain et les représentants de l’Etat. Parallèlement, une médiation avec les familles de Saint-Louis, les chefferies coutumières et les membres de la famille de William Décoiré a été entreprise. Face à cette situation, le Haut Commissaire de la République à la Nouvelle-Calédonie Thierry Lataste, alors Tokyo et en partance pour Paris en vue de la préparation du Comité de suivi des signataires, a choisi de revenir à Nouméa pour suivre les événements sur le terrain. Il a organisé ce dimanche soir  une réunion avec la gendarmerie et les autorités et institutions calédoniennes concernées. Thierry Lataste, tout en condamnant les faits de violence  a appelé au calme et « éviter de se déplacer sur la zone, afin de permettre aux forces de l’ordre d’accomplir leur mission ». A quelques jours de l’ouverture à Matignon du prochain comité des signataires, ces évènements sont suivis de près par les services de Matignon.

A l’heure actuelle, la circulation est bloquée du fait de plusieurs véhicules incendiés bloquent la chaussée sur la RT1, au niveau des Riz de Saint-Vincent. Certaines témoins affirment avoir entendu des coups de feu et témoignent de la présence aux abords des véhicules de gens armés et cagoulés.Différentes mesures ont été prises pour  accueillir les habitants bloqués par les routes: l’ouverture de centres d’accueil pour les habitants ne pouvant se rendre chez eux au nord et au sud de la commune. Ensuite la mise en place d’un numéro vert et enfin un dispositif de navettes maritimes pour les populations ayant un besoin urgent de se déplacer, notamment les personnes malades.
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