Covid-19 – Nouvelle-Calédonie : Lancement d’une filière locale de production de masques

Covid-19 – Nouvelle-Calédonie : Lancement d’une filière locale de production de masques

Anticipation est le nouveau mot d’ordre du gouvernement calédonien. Afin de se parer au mieux à une éventuelle recrudescence du covid-19, une filière locale de fabrication de masques en tissu normés et certifiés, en faveur de la population, se structure.

Afin de faire face à une pénurie mondiale de masques, le gouvernement calédonien, en collaboration avec les acteurs économiques, a lancé un groupe de réflexion sur l’ensemble de la chaîne de production, des processus de fabrication jusqu’aux contrôles qualité et à la commercialisation.

Cette démarche a pour objectif de « répondre à un besoin urgent sur l’instant, mais aussi pour être à l’avenir moins dépendant de l’extérieur », pointe Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement en charge des moyens. Sur la base des spécifications de l’Afnor, la direction des affaires sanitaires et sociales (DASS) a rédigé un cahier des charges de deux types de masques en tissu à usage non sanitaire (UNS) en direction de la population, et non en faveur du personnel soignant, qui lui nécessite des masques chirurgicaux SFP2.

Un appel d’offres a alors été lancé par le gouvernement en direction des entreprises du territoire afin de démarrer la production de ces masques. Une démarche soutenue et relayée par la chambre de commerce et d’industrie (CCI), la chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) et la fédération des industries de Nouvelle-Calédonie (FINC).

« Dix mille masques ont déjà été réalisés. Ils ont été distribués à des agents du gouvernement, notamment des personnels de l’enseignement. De nouvelles productions sont en cours, tandis que d’autres collectivités ont lancé leurs propres appels d’offres », détaille Djamil Abdelaziz, directeur adjoint des achats, du patrimoine et des moyens (DAPM) qui a piloté la démarche.

Pour répondre à la commande gouvernementale, deux industriels calédoniens de la filière textile se sont réunis. Du côté de la production, la CMA a identifié « 62 entreprises artisanales, pouvant réaliser 33 masques en moyenne par jour, que les industriels peuvent solliciter en sous-traitance », indique Isabelle Milin, directrice du service économique de la chambre consulaire. « Avec cette démarche, nous avons pu toucher les artisans souvent absents de la commande publique », note Djamil Abdelaziz.

Le contrôle qualité, supervisé par le gouvernement, est confié à un laboratoire indépendant, en charge des analyses des échantillons de chaque lot de fabrication et du contrôle de conformité.

Pour Carold Vassilev, président d’honneur de la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie (FINC), interviewé lors du journal télévisé de Caledonia.nc, « l’amélioration du produit va se faire au fur et à mesure. Nous essayons de monter en puissance notre production. Actuellement, nous avons une capacité de production de 50 à 60 000 masques par mois, et on veut très rapidement la porter à 100 000 voire 150 000. Mais on est encore loin du million. Il faut aussi que les commandes arrivent. On ne peut pas fédérer les gens, leur donner du boulot, leur dire qu’on va les payer, et puis vous ne donnez rien».

À ce jour, déjà 11 000 masques ont été fabriqués sur le territoire.

Amélie Rigollet