Rétro 2016:  L’année des coups d’éclats politiques en Outre-mer

Rétro 2016: L’année des coups d’éclats politiques en Outre-mer

©Paris Match 

A la charnière entre 2016 et 2017, Outremers360 vous propose un coup de rétroviseur sur les événements qui ont ponctué l’actualité de ces 12 derniers mois dans les Collectivités ultramarines. Cette sélection de quelques unes parmi les centaines de dépêches publiées cette année par notre site et relayées par la presse ou les réseaux sociaux témoigne de l’extrême vitalité de ces pays et de leurs régions dont nous rendons compte chaque jour, de leurs problématiques, mais surtout des défis qu’ils relèvent et des dynamiques dont ils sont porteurs. Rubrique par rubrique, voici ce que fut l’année d’Outremers360. Merci de la partager.

La percée de François Fillon aux primaires de la droite et du centre, la victoire de Donald Trump face à la candidate Hillary Clinton en novembre dernier, l’année 2016 a connu beaucoup de coups d’éclats politiques. Et l’Outre-mer ne déroge pas à la règle.

1- Le retour d’Alfred Marie-Jeanne à la tête de la collectivité territoriale de Martinique

Le 14 décembre 2015, le candidat du Mouvement Indépendantiste de la Martinique et tête la liste unifiée « Gran Sanblé pou ba peyi-a an chans », Alfred Marie-Jeanne remporte la première élection territoriale en Martinique avec 54,1% des suffrages. Il détrône le président de l’ancien conseil régional de Martinique Serge Letchimy, au pouvoir depuis mars 2010. Pourtant, un second mandat semblait se profiler pour Serge Letchimy qui était sorti gagnant lors du premier tour du scrutin et disposait d’une avance conséquente lors du second tour. Dès l’annonce des résultats définitifs, Serge Letchimy a annoncé qu’il renonçait à la collectivité territoriale de Martinique et se consacrait désormais à son mandat parlementaire.  Pour le vainqueur Alfred Marie-Jeanne, il s’agit d’une belle revanche pour celui qui est resté 12 ans à la tête de cette collectivité.

© Assemblée Nationale

© Assemblée Nationale

2- Pas de troisième mandat pour Victorin Lurel

Le vent de changement qui souffle sur la Martinique va  également ébranler la Guadeloupe. Le  président sortant du Conseil Régional de la Guadeloupe Victorin Lurel, qui se voyait briguer un 3ème mandat à la tête de la collectivité, sera battu par son challenger Ary Chalus. Sous le slogan « Changez d’Avenir », Ary Chalus remporte l’élection régionale le 13 décembre 2015 face à celui qui est considéré comme « l’homme fort de la gauche guadéloupénene » et proche de François Hollande. Victorin Lurel est le  candidat ultramarin qui a eu le mandat le plus long en tant que président de Région. Élu pour la première fois en 2004 et réélu en 2010, il va cependant quitter ce siège durant deux ans (entre 2012 et 2014) pour exercer la fonction de Ministre de l’Outre-mer sous le gouvernement Ayrault.

(© flashinfoguadeloupe)

(© flashinfoguadeloupe)

3- En désaccord avec le gouvernement, Christiane Taubira démissionne

« Parfois résister c’est partir ».  Le 27 janvier 2016, la Garde des Sceaux Christiane Taubira quitte la Place Vendôme, siège du Ministère de la Justice à vélo. Longtemps évoquée, l’annonce de la démission de la Guyanaise crée la surprise. Christiane Taubira a déclaré quitter le gouvernement sur un « désaccord politique majeur » lié au projet du gouvernement de prononcer la déchéance de nationalité pour les personnes coupables de terrorisme. Tout au long de son mandat ministériel, la Guyanaise défendra des sujets controversés au sein de la classe politique et de la société française comme la loi pour le mariage entre personnes du même sexe. Souvent qualifiée de « laxiste » par les élus de droite, elle sera aussi  victime de nombreuses attaques racistes à son encontre.

4- 2 rois pour un trône à Wallis-et-Futuna

A Wallis-et-Futuna, la monarchie est en pleine tourmente au printemps 2016. Alors qu’une cérémonie d’intronisation est prévue le 16 avril, certaines chefferies coutumières s’opposent à la désignation de Tominiko Halagahu comme nouveau roi du royaume d’Uvéa. Le nom de Patalione Kanimoa comme nouveau roi est alors annoncé par la nouvelle chefferie dans le Palais royal. Wallis-et-Futuna se retrouve ainsi avec deux  rois pour un trône. Une situation inédite et problématique dans ce royaume qui est resté deux ans sans monarque. Pour sortir de cet imbroglio, le Préfet Marcel Renouf prendra la décision d’accepter l’intronisation de Patalione Kanimoa.

Le dernier roi de Wallis, Kapiele Faupala, destitué en 2014 ©AFP

Le dernier roi de Wallis, Kapiele Faupala, destitué en 2014 ©AFP