Polynésie : Malgré la résurgence du coronavirus, le ministre de la Santé se veut rassurant

Polynésie : Malgré la résurgence du coronavirus, le ministre de la Santé se veut rassurant

©Présidence de la Polynésie

Le ministre de la Santé en Polynésie française, Jacques Reynal, s’est exprimé ce lundi alors que la Collectivité d’Outre-mer vit depuis août une augmentation considérable du nombre de personnes positives au coronavirus qui ne circulait plus depuis mai.  

« À ce jour, nous recensons 149 cas positifs » a tout d’abord annoncé le ministre local de la Santé, avant de détailler les profils des personnes concernées : « seuls 10 sont des touristes, 4 d’entre eux n’ont aucune famille en Polynésie, tandis que 6 ont séjourné en famille ». « Tous les autres cas, soit la grande majorité, sont reliés à des rassemblements festifs, amicaux ou familiaux : fêtes nocturnes, barbecue, baby shower, anniversaires », a-t-il poursuivi, ajoutant que deux cas sont toujours hospitalisés mais « leur état ne présente pas de signes de gravité ».

Pour Jacques Reynal, si la Polynésie n’a pas encore recensé de cas grave, c’est « principalement parce que les personnes contaminées sont, de manière générale, jeunes et en bonne santé ». En outre, la « répartition géographique » des cas positifs en Polynésie concerne surtout la zone urbaine de Tahiti, île principale de la Collectivité. « Les îles sont épargnées puisque peu de cas s’y sont déclarés et ont été rapatriés de suite sur Tahiti dans un centre dédié ». La Collectivité d’Outre-mer, composée de 118 îles dont 77 habitées et réparties sur une surface vaste comme l’Europe, dispose de cinq hôpitaux et deux cliniques, dont les plus équipées se trouvent sur la seule île de Tahiti.

Rester sur Tahiti avant les résultats de l’auto test

Localement, la résurgence du Covid-19 a créé de vives polémiques, tant sur les réseaux sociaux qu’aux plus hauts responsables, dénonçant « l’indiscipline et l’irresponsabilité » qui ont conduit à cette situation de forte augmentation. Les autorités locales, État et Collectivité, avaient notamment dans leur viseur un restaurant de Papeete où près de 200 personnes, parmi lesquelles un cas asymptomatique et vraisemblablement fraîchement arrivé en Polynésie, s’étaient côtoyées sans gestes barrières le weekend du 31 juillet. Identifié comme le premier cluster de la Collectivité, il a été à l’origine de plusieurs cas positifs dans les jours qui ont suivi.

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Il était donc primordial pour le ministre de rassurer la population quant au dispositif sanitaire mis en place depuis la réouverture des frontière et la reprise des vols commerciaux sans quarantaine à l’arrivée : test 72h avant embarquement, fiche sanitaire à remplir sur une plateforme, auto test 4 jours après l’arrivée en Polynésie. S’il est seulement recommandé de rester chez soi entre l’arrivée et le résultat de l’auto test, le ministre de la Santé rappelle toutefois que les « agents de l’administration du Pays ou de l’État appelés à occuper un poste dans les îles ont reçu pour instruction d’attendre 4 jours après le dépôt de leur autotest pour rejoindre l’île en question ».

Confusions sur les procédures

En Polynésie, les procédures mises en place par les autorités sont toutefois jugées confuses, à en croire un article de la chaîne locale TNTV. « J’ai rappelé le jour même le Bureau de Veille Sanitaire (de son test, ndlr) pour savoir quand j’aurai les résultats. On m’a dit que si je n’avais pas d’appel dans les 72 heures, c’est que j’étais négatif. Mais on m’a demandé de me mettre en quatorzaine alors qu’au début on me parlait juste des gestes barrières », témoigne une personne qui a participé à une soirée durant laquelle le virus aurait pu circuler. « J’ai entendu tout et son contraire dans la même journée. Je n’ai pas eu une seule fois le même son de cloche, ni le même interlocuteur ».

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Face à la confusion, Jacques Reynal a donc souhaité « éclaircir le processus mis en place autour des dépistages ». Ainsi, seules les personnes appelées à être tester le seront : soit à la demande du BVS, d’un médecin, en cas de voyage dans un pays où un test est obligatoire et bien évidemment les auto test distribués à l’arrivée en Polynésie. Le BVS est aussi amené à contacter les personnes « contacts » pour la réalisation de test. « Toute autre demande spontanée ne sera pas traitée », prévient le ministre. En outre, « seules les personnes présentant un résultat positif seront contactées ». « Pour toutes les autres, si elles ne sont pas contactées dans les 4 jours qui succèdent le dépôt du prélèvement, c’est que leur résultat est négatif ».

Fermeture des écoles

Malgré cette volonté de rassurer, le ministre de la Santé a reconnu que la Polynésie est « en situation de crise sanitaire ». « Notre priorité absolue est de casser les chaînes de transmission en identifiant les sujets contacts. Ce travail d’investigation prend du temps et doit être réalisé avec minutie », poursuit-il, rappelant que « les mesures barrières sont le seul moyen de nous protéger contre le virus ». Sur place, la liste des écoles ayant annoncé leur fermeture ou la fermeture de classe ayant accueilli des cas positifs ne cesse de s’allonger, alors que la rentrée scolaire a eu lieu mardi 11 août.

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Jusqu’ici, la Collectivité du Pacifique sud était classée « covid-free » par les États-Unis, poussant ainsi le secteur du tourisme à en faire un argument markéting pour la reprise des vols commerciaux et du tourisme international et notamment nord-américain. Mais l’agence de santé du premier fournisseur de touristes en Polynésie vient de classer cette dernière au niveau 3, estimant que le risque y est désormais élevé, a rapporté TNTV. Face à une situation qui apparait plus grave qu’aux premiers mois de la crise sanitaire mondiale, le ministre de la Santé demande à la population « de garder son calme ».

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