Coronavirus : En Polynésie, pas de retour à la quarantaine ni de report de la rentrée scolaire

Coronavirus : En Polynésie, pas de retour à la quarantaine ni de report de la rentrée scolaire

©Présidence de la Polynésie

Généralisation du port du masque dans l’ensemble de l’espace public, retour de la quarantaine pour tous les arrivants sur le territoire et report de la rentrée des classes : lors d’une rencontre ce 12 août à Papeete, le gouvernement polynésien a rejeté les demandes de renforcement des mesures sanitaires proposées par les partenaires sociaux, syndicat de salariés et CPME.

Lors de cette rencontre visiblement tendue, plusieurs leaders syndicaux ont quitté la salle du gouvernement avant la fin des discussions, rapportent nos confrères de Radio 1 Tahiti. « Ils nous réexpliquent ce qu’ils ont mis en place, ils trouvent ça super » a ironisé Cyril Legayic, secrétaire général de la CSIP. « On risque d’atteindre les 100 cas et il faut continuer à ouvrir les frontières (…), encore pire, on condamne les Polynésiens », a-t-il poursuivi en mettant clairement en cause les fonctionnaires arrivants sur le territoire. Certains syndicats avaient notamment demandé un report des rotations des fonctionnaires d’État.

« Ça n’était pas une négociation : ils avaient des propositions, on a apporté des réponses », s’est défendu le président de la Polynésie Édouard Fritch. « C’est nous qui dirigeons le Pays, on peut ne pas être d’accord avec eux ». Dans un communiqué commun, le gouvernement local et le représentant de l’État rappelle le renforcement des mesures prises alors que deux clusters ont été découvert à Papeete. « Sur le port du masque, les mesures ont été prises pour le rendre obligatoire, notamment dans les lieux publics et dans les écoles pour les enfants à partir de la sixième, conformément aux recommandations des organisations syndicales », insiste-t-on.

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Le président de la Polynésie « a d’autre part estimé qu’il ne fallait pas repousser la rentrée scolaire, d’autant que le constat était fait que l’immense majorité des parents avaient ramené leurs enfants à l’école ». Trois écoles sont toutefois restées fermées ce mardi, date de la rentrée des classes en Polynésie. Deux d’entre elles en raison d’un cas suspect de Covid-19 parmi le personnel non enseignant. La troisième, située dans la commune de Faa’a, pour des raisons non précisées. Selon le président Édouard Fritch, la présence en classe durant cette rentrée est estimée à 80% sur l’ensemble de la Collectivité.

Sur le retour à la quarantaine à l’arrivée, celle-ci est « de nature à dissuader les visiteurs ». « Cette idée a d’ailleurs été totalement écartée par d’autres partenaires sociaux, à commencer par les professionnels du tourisme », poursuit le communiqué qui rappelle le « dispositif innovant » mis en place depuis le 15 juillet et « s’appuyant sur une série de deux tests, le premier 3 jours avant l’embarquement et le second 4 jours après l’arrivée sur le territoire, ainsi que sur l’application ETIS permettant le traçage des nouveaux arrivants ».

De son côté, le Haut-commissaire Dominique Sorain a « insisté sur le fait que la recrudescence de cas était avant tout liée à des attitudes irresponsables, mais qu’en tout état de cause les mesures prises peuvent toujours évoluer et se durcir si la situation l’impose ». « On savait qu’il y avait un risque, et on l’a dit et répété », a insisté Édouard Fritch durant la rencontre. « Il faut apprendre à vivre avec ce virus ».

À l’issue de cette rencontre, la ligne de fracture entre les partenaires sociaux et le gouvernement demeure marquée commente Radio 1 Tahiti. « Si on ne nous écoute pas, ça va bouillir », présage à la sortie de la présidence un représentant syndical. « Pour l’instant c’est le carré des cas confirmés qui grimpe, si c’est celui des décès, ça va mal se passer », promet un autre. En attendant, la situation risque encore de se tendre en Polynésie en raison de la poursuite des enquêtes sanitaires qui pourraient déboucher sur la découverte d’autres clusters ou au moins, sur « deux autres boîtes où on a fait la fête ».