Lors de l’inauguration de leur nouvelle permanence, les souverainistes (ou indépendantistes) polynésiens ont annoncé le nouveau projet de résolution adopé par le Comité régional de décolonisation de l’ONU. Celle-ci devrait être adoptée par l’Assemblée générale de l’organisation en décembre prochain.
Ce projet de résolution « intègre deux nouvelles clauses« , indique Radio 1 Tahiti: l’une concerne la souveraineté des Polynésiens sur leurs ressources naturelles, notamment marines et minérales sous-marines, et l’autre concerne les essais nucléaires. Le représentant UPLD (parti souverainiste) à l’Assemblée de la Polynésie française Richard Tuheiava, a obtenu ce projet de résolution lors du dernier Comité régional de décolonisation, qui a eu lieu en juin dernier et à laquelle le représentant était invité. La première clause formule explicitement; « L’Assemblée générale exhorte la puissance administrante de garantir la souveraineté permanente du peuple de la Polynésie française sur ses ressources naturelles, y compris les ressources marines et les minéraux sous-marins ». En effet, si les ressources naturelles minières sont bien de compétence territoriale, l’Etat peut néanmoins les récupérer en les classant, par simple décret, comme stratégiques.
L’autre clause « prie le secrétaire général de continuer de lui communiquer des mises à jour de son rapport sur les retombées environnementales, écologiques, sanitaires et autres des essais nucléaires pratiqués pendant 30 ans en Polynésie française, contenant des détails supplémentaires sur les retombées des essais nucléaires dans le territoire, en particulier sur les conséquences de l’exposition aux rayonnements ionisants ». Richard Tuheiava avait, lors du Comité, présenté la pétition de l’association 193 et les 42 000 signatures qu’elle a rassemblées à ce jour. Il n’est néanmoins pas certain que l’Etat change de position, mais pour le leader des souverainistes Oscar Temaru, l’Etat français « doit montrer l’exemple ».
Prochaine étape pour ce projet de résolution: la Quatrième commission prévue en Octobre. Le Président de la Polynésie française Edouard Fritch, qui lui défend le statut d’autonomie du Territoire, sera présent afin d’exposer, pour la première fois, la vision autonomiste. « Il va dire des choses qui viendront renforcer notre position. S’il dit que les ressources naturelles nous appartiennent, les membres de l’ONU lui montreront l’article de notre statut qui prouve le contraire. Nous resterons vigilants mais nous n’avons pas d’inquiétude », a assuré Richard Tuheiava, pour qui la présence du Président du pays est tout de même « une victoire pour la représentativité polynésienne » à l’ONU. Après l’étape de la Quatrième commission, le projet de résolution sera présenté et définitivement adopté par l’Assemblée générale de l’ONU en décembre 2016.