Ce week-end à Mayotte, de nouvelles expulsions ont eu lieu et le nombre de Comoriens rassemblés sur la Place de la République à Mamoudzou ne cesse d’augmenter.
Dimanche, près d’une cinquantaine de familles de Chirongui ont été expulsées de leurs logements, construits illégalement et rapatriées vers la Place de la République où s’agglutinent déjà 150 à 200 personnes vivant dans des conditions déplorables. Le collectif des villageois de Ouangani a procédé aux mêmes expulsions, mais leur bus a été intercepté par la Police aux Frontières (PAF), procédant ainsi à une vérification de nationalité. Parmi les expulsés, des Comoriens en situation régulière mais aussi « 200 à ne pas avoir d’autorisation de séjour », explique le capitaine Marc Hof au Journal de Mayotte, « nous en avons rapatrié 50 en situation régulière à Mamoudzou dans des minibus banalisés ». Mayotte se trouve donc dans un schéma où les collectifs de villageois assurent en amont le travail de la PAF. Un « service spécial » rendu à la PAF qui n’a plus qu’à « cueillir » les étrangers en situation irrégulière mais également « le seul point de convergence entre les habitants et l’Etat ».
Les Comoriens disposant d’une autorisation de séjour ou d’une attestation d’hébergement restent tout de même bloqués sur la Place de la République, leur logement ayant été détruit. Ceux-ci auraient dû retrouver un logement, un engagement des maires de Mayotte selon la Préfecture. Ce matin à 9h (heure locale) un collectif de soutien aux délogés de Mayotte et les représentants de la Ligue des Droits de l’Homme ont été reçus à la Préfecture. Un rassemblement pacifique a également été organisé Place de la République. Néanmoins, les appels du Président de la République, du Défenseur des droits, de Médecins du Monde ou encore, du nouveau Préfet Frédéric Veau n’ont pas suffit à arrêter les expulsions d’étrangers Comoriens perpétrées par les collectifs villageois de Mayotte.