Législatives 2017: Macate Wenehoua, candidat indépendantiste en Nouvelle-Calédonie

Législatives 2017: Macate Wenehoua, candidat indépendantiste en Nouvelle-Calédonie

©Yann Mainguet / Les Nouvelles Calédoniennes

Bien qu’il n’ait pas reçu l’investiture officielle de son parti Union Progressiste en Mélanésie (UPM), Macate Wenehoua, ancien maire de Lifou (Îles Loyauté), a officiellement déclaré sa candidature aux Législatives de juin, dans la 1ère circonscription calédonienne.

Premier architecte-urbaniste Kanak, Macate Wenehoua, membre de l’UPM, se lance dans la course aux Législatives en mettant en avant son engagement indépendantiste. Si toutefois le candidat « n’a pas reçu l’investiture du parti », ni celle du FNLKS auquel il appartient, Macate Wenehoua revendique des soutiens et souhaite « l’application complète » de l’Accord de Nouméa, c’est-à-dire, « le transfert des compétences régaliennes et à l’accession du pays à la pleine souveraineté ».

Selon Les Nouvelles Calédoniennes, Macate Wenehoua veut interpeller l’Etat français « afin qu’il s’engage résolument, non pas en tant qu’interlocuteur neutre, mais en tant que pilote engagé dans la conduite et la gestion de ce processus de décolonisation jusqu’à son terme ». Représentant d’une ouverture consensuelle du camp indépendantiste Kanak, l’ex-maire de Lifou défend « l’inscription automatique de tous les électeurs citoyens composant le corps électoral restreint : Kanak et non Kanak ». Une problématique qui a longuement été débattue lors du dernier Comité des signataires de l’Accord de Nouméa.

Replacer les autorités coutumières à « leur véritable place »

Autres points du programme du candidat indépendantiste: le développement durable et l’autonomie vivrière et alimentaire, qui passe par « un plan de réduction des importations » et « des politiques incitatives en faveur de la production locale ». La « stratégie de développement des terres agricoles et coutumières doit s’accompagner d’une réforme foncière et agraire permettant aux producteurs ruraux et Kanak de disposer, en pleine propriété, de terres nécessaires à leurs activités », explique le candidat qui souhaite replacer les autorités coutumières à « leur véritable place ». Proche du Sénat coutumier, il défend « l’exercice au niveau local d’une justice coutumière civile et pénale » et « l’intégration de chefs coutumiers dans l’organisation administrative et institutionnelle du pays ».

Macate Wenehoua souhaite également une « diversification économique » de la Nouvelle-Calédonie et met en avant « le tourisme haut de gamme » et la biotechnologie. Avec sa casquette d’architecte-urbain, Macate Wenehoua pense au « réaménagement » de Nouméa, qui doit selon lui, « être de type océanien » et « refléter la pluriculturalité ». Enfin, le candidat fait de la jeunesse une de ses priorités et mise sur un « pays pluriculturel à construire ».

Retrouvez notre tableau des candidats aux Législatives dans les Outre-me

Macate Wenehoua, militant engagé et premier architecte-urbaniste Kanak

Père de six enfants et originaire de Lifou, Macate Wenehoua n’est pas un inconnu dans le paysage calédonien, même s’il ne fait pas partie des personnalités indépendantistes Kanak les plus médiatiques. Premier Kanak diplômé en architecture et en urbanisme, il « agit depuis l’année 1970 dans diverses organisations syndicales et politiques », soulignent Les Nouvelle-Calédoniennes. Macate Wenehoua fut militant aux « Foulards rouges », au Palika, au LKS et à l’USTKE dont il indique avoir été membre fondateur.

« Ancien conseiller technique du président Yeiwéné Yeiwéné à la Région des Îles Loyauté de 1986 à 1988 », Macate Wenehoua a passé une partie de sa vie dans le quartier de Montravel, « haut lieu de la lutte du peuple Kanak ». Il fut maire de la commune de Lifou entre 1993 et 1995 ou encore élu provincial à Wé de 1999 à 2004. Depuis 2011, il est fortement impliqué dans les études du Sénat coutumier, notamment sur le cadastre coutumier.

Macate Wenehoua fait partie des rares indépendantistes à candidater pour une élection nationale. L’un des plus illustres fut Rock (ou Roch) Pidjiot, ancien Chef coutumier et président de l’Union calédonienne, député de la Nouvelle-Calédonie de 1964 à 1986. Dans l’autre camp, restent dans la chronique calédonienne l’ancien signataire des accords historiques, Dick Ukeiwé, sénateur puis député européen et Hilarion Vendegou, grand Chef de l’Ile des Pins et actuel sénateur LR.

Visite des leaders indépendantistes de Nouvelle-Calédonie. Au premier plan, assis, de gauche à droite, Rock Pidjot, Pouvanaa a Oopa, Francis Sanford

Visite des leaders indépendantistes de Nouvelle-Calédonie. Au premier plan, assis, de gauche à droite, Rock Pidjot, Pouvanaa a Oopa (père de l’indépendantisme tahitien) et Francis Sanford, un des artisans du statut d’autonomie en Polynésie ©Archives / Assemblée de la Polynésie française