George Pau-Langevin à La Réunion: « Nous avons fait l’effort de nommer à compétence égale des Réunionnais »

George Pau-Langevin à La Réunion: « Nous avons fait l’effort de nommer à compétence égale des Réunionnais »

En visite de deux jours à La Réunion, la ministre des Outre-mer était l’invitée du journal télévisé d’Antenne Réunion. Elle y est revenue sur la problématique du logement à La Réunion, la situation de Mayotte et la préférence régionale.

Selon la Confédération nationale du Logement, il y aurait 22 000 demandes de logements sociaux en attente à La Réunion, où les délais seraient en moyenne de deux ans et dont le manque s’élève à 6 000 à 7 000. Pourtant, George Pau-Langevin a inauguré 123 logements sociaux à Saint-Benoit, un chiffre qui « ne pèse pas beaucoup » souligne le présentateur. « Nous avons mis un maximum de moyens pour aider à faire du logement à La Réunion. Vous avez des moyens budgétaires qui ont été maintenus, nous avons fait les démarches pour qu’au niveau européen ça fonctionne » a répliqué la ministre. Elle poursuit, « on a levé un gros obstacle qui était le temps pour avoir l’accord de Bercy (pour bénéficier de la défiscalisation, ndlr). Toutes les opérations prêtes à démarrer n’ont plus à attendre 6 à 9 mois« .

George Pau-Langevin à Saint-Benoit ©Zinfos974

George Pau-Langevin à Saint-Benoit ©Zinfos974

George Pau-Langevin a tout de même assuré l’objectif de 1 000 logements à La Réunion, tout en soulignant le principal obstacle qui s’y oppose: « faire du logement, ça suppose d’abord d’avoir du foncier et de faire de l’aménagement. Aujourd’hui, ce qui nous bloque un peu, c’est que nos partenaires, notamment la Région, ne mettent plus d’argent sur l’aménagement du foncier. C’est l’État qui doit à nouveau donner de l’argent. Si nous avions plus d’aide et de participation, nous pourrions faire plus de logements. Il faut que chaque partenaire fasse les efforts nécessaires« . Pour clore ce volet, la ministre s’est félicitée « des immeubles de qualité » construits à Saint-Benoit, « avec un aménagement autour permettant aux gens de se réunir avec les enfants« .

« Mon sentiment est qu’aujourd’hui, il fallait régler ce problème à Paris car avoir des arbitrages est important pour avoir des solutions »

Voisine régionale de La Réunion, la situation de Mayotte a été abordée par le journaliste. Pour rappel, l’île fait face à une pression migratoire importante des Comores, situées à 70 km de ses côtes. Ajoutées à cela une insécurité dramatique et une situation économique déplorable font de Mayotte un département sinistré de la République. « Je suis allée à Mayotte en novembre, j’ai entendu les demandes des syndicats de Mayotte. J’ai bien compris les difficultés des Mahorais » a rappelé George Pau-Langevin. « Dès le mois d’avril, lorsque les choses commençaient à devenir plus compliquées à Mayotte, nous avons fait venir les gens à Paris. Nous avons reçu les organisations syndicales, les élus et nous avons fait les démarches avec les ministères« . La représentante du gouvernement a également rappelé le plan sécurité mis en place avec le ministre de l’Intérieur en annonçant sa probable venue à Mayotte, en septembre ou en octobre. Néanmoins elle explique, « mon sentiment est qu’aujourd’hui, il fallait régler ce problème à Paris car avoir des arbitrages est important pour avoir des solutions« .

La Place de la République, dans la capitale Mamoudzou, où beaucoup d'immigrés comoriens ont trouvé refuge après la destruction de leurs foyers ©MayotNews

La Place de la République, dans la capitale Mamoudzou, où beaucoup d’immigrés comoriens ont trouvé refuge après la destruction de leurs foyers ©MayotNews

En rendant hommage à l’Historien réunionnais Sudel Fuma, George Pau-Langevin en a profité pour affirmer sa compréhension pour la « préférence régionale« , autrement appelée « océanisation des cadres » en Polynésie, par exemple.  » Nous avons fait l’effort de nommer à compétence égale des Réunionnais comme le Recteur de La Réunion, le directeur de la DDSP et le directeur du CHU. Ce sont des gens de qualité et à ce moment-là je pense que c’est une bonne chose« . Pourtant, la décision du Tribunal administratif de suspendre le recrutement d’une nantaise à la succession de Sudel Fuma, décision soutenue par des associations réunionnaises, déplait aux universitaires de l’Hexagone qui parlent de « repli sur soi« . « Je ne veux pas qu’on laisse penser que pour être nommé à La Réunion, il faille impérativement être Réunionnais« , a-t-elle défendu poursuivant, « s’il y a une personne de compétente et qui est Réunionnais, il faut la nommer. Mais il ne faudrait pas non plus qu’on donne l’impression qu’il y a une fermeture totale de l’île aux gens qui ne seraient pas de La Réunion parce que le brassage est un enrichissement des uns et des autres« .

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Incontournable, la ministre des Outre-mer a conclut son interview sur un ton footballistique, Dimitri Payet et Euro 2016 oblige. « Si la France gagne (…) nous pourrons souligner que les ultra-marins ont contribué à faire gagner la France« .