© MAJ F. Balsamo/ Gendinfo.fr
Alors que la situation en matière de violences faites aux femmes en Nouvelle-Calédonie est alarmante, des gendarmes ont reçu pour la première fois une formation dédiée à la prise en charge des victimes de violences conjugales.
En Nouvelle-Calédonie, une femme sur cinq dit avoir été agressée par son conjoint ou son ex-conjoint au cours des douze derniers mois, dixit un rapport de 2017 du conseil économique, social et environnemental (CESE). Un triste record qui place l’archipel du Pacifique (270 000 habitants) au premier rang des territoire français en termes de violences faites aux femmes. Durant les trois mois de grenelle des violences conjugales qui ont eu lieu en fin d’année 2019, plusieurs points d’amélioration avaient été relevés, entre autres le manque de qualité de l’accueil réservé aux victimes, ainsi que le manque d’empathie de la part des gendarmes. “Le gendarme est souvent un très bon technicien. Mais parfois, il ne prend pas la mesure de la détresse de cette femme qui vient déposer plainte. Tout l’enjeu est de sensibiliser nos personnels sur cette attente”, commente le Général Christophe Marietti, commandant des forces de gendarmerie, à notre confrère Nouvelle-Calédonie La 1ère. A noter également que la Gendarmerie de Polynésie a également suivi une formation dédiée à ce sujet.
Former pour mieux accueillir
Pour faire face à ces difficultés, une première session de formation dédiée à la prise en charge des victimes de violences conjugales a été dispensée lundi 2 mars, à Boulouparis (côte Ouest) en direction d’une soixantaine d’enquêteurs des gendarmeries de La Foa et de Nouméa. Cette formation va leur permettre d’acquérir un panel d’outils efficaces une fois sur le terrain. Il reviendra à chacun d’entre eux de se poser les bonnes questions, afin de mieux appréhender la situation. Ainsi, il leur sera plus facile de juger de la gravité des faits, au cas par cas.
La formation reçue s’inscrit dans le plan «Agir» contre les violences faites aux femmes, soit A pour «accompagnement des victimes», G pour «gagner en efficacité en matière de procédure judiciaire», I pour «intervenir auprès des victimes», R pour le «rapprochement des acteurs». L’accueil des victimes fait partie de la quinzaine de mesures portées par le plan Agir. A termes, 270 militaires seront concernés par cette formation afin de mieux lutter contre ce fléau, foyer d’un certain mal-être social et familial en Nouvelle-Calédonie.
Par Amélie Rigollet