Violences conjugales Outre-mer : En Nouvelle-Calédonie, le « Téléphone Grave Danger » opérationnel ce lundi

Violences conjugales Outre-mer : En Nouvelle-Calédonie, le « Téléphone Grave Danger » opérationnel ce lundi

C’est à l’occasion du Grenelle contre les violences conjugales organisé le 23 novembre 2019 à l’Université de Nouvelle-Calédonie, par le Haut-commissariat et le gouvernement calédonien, qu’a été signée par toutes les parties prenantes, la convention sur le dispositif de télé-protection appelé « TGD ou Téléphone Grave Danger », opérationnel depuis ce lundi. 

Le TGD est un dispositif judiciaire associant les services de police et de gendarmerie, qui permettra de lutter plus efficacement contre les faits de délinquances et les agressions dont sont victimes les femmes en Nouvelle-Calédonie, a indiqué l’Office des postes et des télécommunications (OPT) de l’archipel dans un communiqué. Il a vocation à prévenir les nouvelles violences que pourrait subir la victime de violences conjugales du fait de son conjoint ou ancien conjoint, concubin ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité. Le dispositif peut être attribué à tous les stades de la procédure, y compris durant des phases où l’action publique n’a pas été mise en mouvement.

Un service de télé-assistance accessible 7j/7 et 24h/24

Cette solution consiste à fournir aux victimes qui le souhaitent un téléphone mobile disposant d’un bouton d’urgence vers un service de téléassistance accessible 7j/7 et 24h/24, avec géolocalisation automatique et immédiate pour alerter les autorités compétentes en cas de danger. L’opérateur police-secours qui réceptionne l’appel dépend de la zone de compétence territoriale des forces de l’ordre.

Un outil innovant de coopération entre les différents acteurs

Son caractère opérationnel suppose que son fonctionnement soit parfaitement maîtrisé et que le rôle de chacun soit clairement identifié et institutionnalisé, notamment dans le cadre d’une convention associant l’ensemble des acteurs. Ainsi les parties prenantes se sont rapprochées afin d’allier leurs compétences et leurs savoir-faire respectifs, afin de mettre en place localement le dispositif de télé-protection grave danger en Nouvelle-Calédonie. Depuis le début de l’année, deux femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint en Nouvelle-Calédonie, rappelle l’OPT. Les forces de l’ordre constatent une hausse régulière des faits de violences intrafamiliales et conjugales.

Les faits de coups et blessures volontaires ont augmenté de 20,4% ces 5 dernières années et de 4,8% en 2018, représentant ainsi un taux de 14, 24 pour 1 000 habitants contre une moyenne nationale de 7,73. Ils sont principalement commis dans la sphère familiale et correspondent à 3,9 faits pour 1 000 habitants contre 1,5 dans l’Hexagone. Les femmes en étant les principales victimes.

Dans ce contexte, outre les priorités de politique pénale déclinées par l’État, un plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance 2018-2022, adopté par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en mars 2018, a déterminé plusieurs actions de lutte contre les violences et les addictions, dont le téléphone grave danger.