©Mayotte Hebdo
Une centaine de manifestants, selon la préfecture, plus de 400, selon le syndicat SNUipp ont répondu mardi, à un appel à la grève à Mayotte, pour réclamer la prise en compte de l’ancienneté générale des services pour les fonctionnaires et l’application du code du travail de droit commun dans le secteur privé.
Cet appel à la grève, lancé par une intersyndicale des syndicats des secteurs publics et privés de Mayotte (UD-FO, CGT-Ma, FAEN, UIR-CFDT, SNUipp/ FSU, Solidaire), sera reconduit mercredi, ont annoncé les organisateurs à l’issue d’une assemblée générale, promettant un durcissement du mouvement, avec des blocages et des fermetures d’administrations. Les manifestants se sont rassemblés mardi sur la place de la République à Mamoudzou, chef-lieu du département, avant de défiler notamment devant le conseil départemental, la gendarmerie, le vice-rectorat et la préfecture.
« Les revendications que nous réitérons aujourd’hui concernent notamment la reprise en compte de l’ancienneté générale des services pour tout le monde et non pas seulement pour une partie des anciens fonctionnaires de la collectivité départementale de Mayotte », a expliqué Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire général du SNUipp. « Nous demandons aussi le code du travail de droit commun dans le secteur privé et l’indexation des salaires à 53% (sur-rémunération) au même titre que les agents du département de l’île de La Réunion », a-t-il indiqué. Début avril, les syndicats avaient organisé plus de deux semaines de grève et de barrages routiers qui avaient paralysé l’île, réclamant déjà le rattrapage de Mayotte, devenue 101e département français en 2011, sur la métropole, notamment en matière de Code du travail, de prestations sociales, de salaires ou de services publics.
« Il y a beaucoup de manques en faveur de Mayotte dans le projet de loi Egalité réelle Outre-mer », adoptée en première lecture à l’Assemblée, et en attente d’examen au Sénat. « Il faut que le gouvernement comprenne que les Mahorais veulent des mesures immédiates pour cette égalité réelle », a martelé Salim Naouda, porte-parole de l’Intersyndicale. Les syndicats dénoncent un rendez-vous prévu le 5 décembre à Paris et rappellent qu’aucune promesse d’avancée rassurante n’est sortie des différentes rencontres précédentes. Ils exigent la venue à Mayotte des négociateurs de métropole. A l’issue d’une réunion à Paris mi-avril, syndicats et ministère des Outre-mer avaient acté un calendrier de discussions et de mise en application des différentes mesures de rattrapage. Ils étaient notamment parvenus à un accord sur le code du travail de droit commun, qui devra s’appliquer au 1er janvier 2018, selon le projet de loi Egalité réelle Outre-mer.
Avec AFP.