Sous nos latitudes, on ne présente plus la dengue, le zika et les autres maladies infectieuses transmises par le moustique. Répandues dans tous les pays tropicaux, ces maladies seraient « en pleine expansion dans le monde », selon une étude de l’OMS.
Le virus de la dengue continue à sévir à travers le monde, et surtout dans les pays et régions tropicales. Mortelle à son stade le plus sévère et en pleine expansion, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) explique dans son étude ; « l’incidence de la dengue a progressé de manière spectaculaire dans le monde entier au cours des dernières décennies ». Armée de ses chiffres, l’OMS affirme qu’aujourd’hui, 3,9 millions de personnes sont exposées à la dengue dans 128 pays (contre 9 dans les années 70), le nombre de cas a été multiplié par 30 en cinquante ans et chaque année, 390 millions de personnes seraient affectées par le virus, dont 96 millions qui développent véritablement la maladie. L’OMS déplore également un demi million de personnes atteintes par le stade le plus sévère et parmi eux, « environ 2,5% en meurent ». Si les maladies infectieuses transmises par les moustiques semblent se contenir dans les régions tropicales du monde, le réchauffement climatique et les déplacements de populations exportent ces maladies vers des zones plus tempérées. En 2012, l’île de Madère au Portugal a enregistré 2 000 cas et même en France, on recense quelques cas sporadiques, autrement isolés et ne s’apparentant pas à une épidémie.
À Mayotte, les habitants ont connu une « petite » épidémie en 2014, contenue par les actions de l’ARS OI (Agence de santé de l’Océan Indien). Le nombre de cas de la maladie revient aujourd’hui à sa moyenne. Elle est quasi-absente pendant les saisons fraîches et sèches et on chiffre quelques cas importés voire autochtones en saison chaude et humide. Mais la dengue n’est pas le seul virus inquiétant qui soit relié au moustique. Le zika fait aussi parler de lui, de plus en plus. Les symptômes sont assez proches de ceux de la dengue mais sont plus marqués et provoquent en plus des éruptions cutanées. Comme la dengue, le zika se propage aussi à grande vitesse et en plus d’être transmis par les moustiques, on soupçonne également une transmission sexuelle. En Polynésie française (mais également dans tous le Pacifique), le zika est apparu en 2013, quelques temps seulement après la Coupe du Monde de Beach Soccer qui s’est tenue à Papeete la même année. Dans l’opinion publique, la corrélation entre la maladie et l’évènement sportif international n’est plus à prouver, elle est évidente. Quoiqu’il en soit, 55 000 personnes ont été affectées en l’espace de trois mois, c’est un cinquième de la population totale. Des cas mortels ont été enregistré, sur les personnes âgées et les enfants en bas âge.
À grands coups de pulvérisation (décriées par la population et les apiculteurs), de campagnes de sensibilisation et de recherches sur la maladie, le nombre de cas de zika a reculé début 2014 dans la Collectivité. Mais la Polynésie combat également le virus du chikungunya, une autre maladie infectieuse transmise par le moustique. Fin 2014, la Polynésie française connait une épidémie (alerte de niveau 4). Rien qu’au début de l’épidémie, entre avril et novembre 2014, on dénombre 5 000 cas. Au mois de décembre 2014, ce sont 18 352 personnes qui ont été touchées sur la totalité du territoire. Au bilan général établi en décembre 2015, le chikungunya a atteint 70% de la population et fait 32 morts. Le territoire reste fragile face à ces trois maladies, notamment en ces temps d’intempéries soutenues, véritable terreau de développement et de prolifération de la maladie. Cette années, l’institut Sanofi-Pasteur a créé le premier vaccin contre la dengue (seulement la dengue), un espoir pour les populations exposées et pour les Outre-mer français, majoritairement localisés dans les zones tropicales à risque. Pour l’heure, seuls le Mexique et les Philippines ont autorisé l’entrée du vaccin sur le marché. Mais il devrait, en 2016, s’étendre à plusieurs pays tropicaux et en Union Européenne.