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Le Procureur de la République en Nouvelle-Calédonie a annoncé la mise en examen du tueur présumé de Ramon Noraro, l’un des meneurs des exactions depuis la fin d’octobre dans la tribu de Saint-Louis, en périphérie de Nouméa.
Le principal suspect et tueur présumé de Ramon Noraro a été mis en examen pour meurtre et tentative de meurtre. Pour rappel des faits, Ramon Noraro, un des meneurs des nombreuses exactions qui ont eu lieu depuis la mort de William Décoiré le 29 octobre, avait été tué par balle ce lundi 19 décembre au matin, lors d’une nouvelle nuit de tensions à Saint-Louis. D’après le Procureur de la République Alexis Bouroz, des individus se sont rendus au domicile du tireur pour « en découdre », dans la nuit de dimanche à lundi. Un mineur de 15 ans, neveu de Ramon Noraro, a alors reçu une gerbe de plomb « en pleine face » et avait été admis au Médipôle de Koutio. Ramon Noraro, bien connu des services judiciaires, est alors venu sur place et a été touché mortellement au cou et au torse. Un homme de 32 ans, qui s’enfuyait en courant, a été blessé aux jambes.
Âgé de 27 ans, le tireur présumé, condamné 19 fois pour vols aggravés, était en cavale depuis mai 2015, époque où il se trouvait alors en régime de semi-liberté. « Ces faits sont l’illustration d’une guerre que se mènent des éléments rivaux dans une logique de conquête de terrain, que j’assimile à ce qu’on voit à Marseille », a déclaré Alexis Bouroz. Il a en outre déploré que Saint-Louis soit « sous certains aspects un sanctuaire pour les évadés » alors que la population, par connivence ou par « peur », ne coopère pas avec les enquêteurs. En effet, un appel à témoin avait été lancé à l’encontre de Ramon Noraro. En déplacement en Nouvelle-Calédonie, le ministre de la Justice déplorait « une passivité de la population qui n’est pas acceptable pour que la justice puisse travailler ».
Avec la mort de Ramon Noraro et la condamnation la semaine dernière à deux ans de prison ferme de Rock-Victorin Wamytan, Alexis Bouroz a estimé que « les deux principaux instigateurs » des troubles étaient hors d’état de nuire. « Il reste cependant une poignée d’individus qui sembleraient incontrôlables (…), qui ont à l’esprit la volonté de tuer un gendarme. Il y a des prémices d’accalmie, mais on n’est pas complètement serein ». Un dispositif de gendarmerie avec deux véhicules blindés est présent en permanence sur la route qui longe Saint-Louis. Celle-ci subissait de nombreux blocages suites aux tensions au sein de la tribu, prenant ainsi en otage quelques dizaines d’usagers qui l’empruntent chaque jour.