Essais Nucléaires: Yolande Vernaudon succède à Bruno Barrillot à la tête de la DSCEN

Essais Nucléaires: Yolande Vernaudon succède à Bruno Barrillot à la tête de la DSCEN

©Anne-Laure Gufroy

Yolande Vernaudon, ancienne responsable de l’Inspection générale de l’administration, a été nommée par le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, afin de succéder à Bruno Barrillot à la tête de la Délégation de suivi des conséquences des essais nucléaires (DSCEN).

Yolande Vernaudon devient donc la Déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires, succédant à Bruno Barrillot, décédé le 25 mars dernier. Ce dernier avait été à la tête de la Délégation, dès sa création en 2007, et jusqu’en 2013 où il avait été évincé par Gaston Flosse, de retour à la Présidence de la Polynésie française. A la faveur des avancées sur le dossier nucléaire, l’actuel Président polynésien avait rappelé l’expert du nucléaire à la tête de la DSCEN en 2016. Lors du dernier hommage à Bruno Barrillot, Edouard Fritch annonçait déjà que la « relève » était « réglée » précise Radio 1 Tahiti. L’officialisation a eu lieu ce mercredi à Papeete, en Conseil des ministres. Yolande Vernaudon devrait prendre ses fonctions le 10 avril.

Toutefois, Bruno Barrillot avait proposé la candidature de Heinui Lecaill, directeur de Radio Tefana, chargé de communication du groupe indépendantiste UPLD lors des dernières élections territoriales et surtout, engagé dans la lutte contre les essais dès son plus jeune âge. « Il a toujours souhaité qu’un Polynésien puisse continuer son travail. Ca ne s’est pas fait, il est parti trop tôt. Bruno voulait quelqu’un d’engagé et qui connaisse la lutte, peut-être que la Présidence n’a pas confiance ! », confiait l’intéressé à Polynésie 1ère, qui se disait prêt à reprendre le flambeau.

« Je pense que si Bruno Barrillot avait choisi ce monsieur, c’est qu’il pensait qu’il pouvait le remplacer dignement. Maintenant, peut-être qu’il défend une cause politique qui n’est pas la même que le gouvernement actuel », déclarait de son côté Patrick Galenon, représentant au Conseil économique, social et culturel (CESC). Sur Facebook, Auguste Uebe-Carlson, fondateur de l’association 193, rappelle que la « DSCEN doit être une instance indépendante, avoir une parole libre et forte sur les Essais ».

La Délégation au suivi des essais nucléaires: quelles missions ?

Définie par le gouvernement polynésien, la DSCEN est chargée « d’assurer le secrétariat général, technique et scientifique du Conseil d’orientation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (COSCEN) ; de coordonner l’action des services administratifs et établissements publics en ce qu’ils interviennent dans le suivi des conséquences nucléaires des essais ; de faire toutes propositions et recommandations en matière environnementale, sanitaire, sociale, économique, foncière, immobilière et culturelle, dans ce domaine de compétence ; et d’être l’interlocuteur du Délégué de l’Etat pour le suivi de ce dossier ainsi que du Comité de liaison pour la coordination du suivi sanitaire des essais nucléaires français (CSSEN) ».