23 mai 1998-23 mai 2018, la marche symbolique du 23 mai fête son vingtième anniversaire cette année. A cette occasion, une nouvelle marche citoyenne, organisée par un collectif d’associations, d’élus et de personnalités « pour honorer la mémoire des victimes de l’esclavage et pour exprimer leur désir de combattre ensemble l’une des conséquences les plus hideuses de l’esclavage et du colonialisme : le racisme. »
Le 23 mai 1998, 40 000 personnes, toutes descendantes d’esclaves, défilent dans une marche silencieuse derrière le slogan «Pensez à nos parents qui ont vécu le martyr de la traite et de l’esclavage colonial».
Un événement qui fera date. Il marque la naissance du Comité Marche du 23 mai (CM98) mais contribue, trois ans plus tard, à l’adoption de la Loi Taubira reconnnaissant la traite et l’esclavage comme crime contre l’Humanité.
Jusqu’à l’aboutissement d’une reconnaissance nationale
Durant ces 20 années, le Comité Marche du 23 mai a travaillé à faire sortir les victimes de l’esclavage de l’oubli, en retrouvant les noms de plus de 200 000 personnes affranchies et nommées en 1848. L’association organise régulièrement des cours, des colloques et des interventions dans les écoles sur les sociétés post-esclavagistes et le racisme. Le CM98 militera avec acharnement pour que le 23 mai soit reconnue comme une date de commémoration nationale au même titre que le 10 mai.
Chose faite le 28 février 2017 lorsque le Parlement instaure avec la loi Egalité réelle en Outre-mer, le 23 mai comme la journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage. Une bataille de haute lutte puisque Serge Romana, membre fondateur du Comité Marche du 23 mai 1998, avait même entamé une grève de la faim pour que cette date soit inscrite dans le projet de loi.
Un nouveau palier a été franchi en 2018, qui marque le 20ème anniversaire de cette marche silencieuse. En effet, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé fin avril dernier, un futur mémorial pour les victimes de l’esclavage, un projet initié par les travaux du Comité Marche du 23 mai.
Une annonce confirmée par le Premier Ministre Edouard Philippe lors de la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le 10 mai. Ce monument sera situé aux Jardins des Tuileries. Un lieu empreint de symboles et d’histoire pour Serge Romana, ancien président du CM98.
23 mai 2018, une nouvelle marche pour combattre le racisme
Cette année sous l’égide de Serge Romana, de Viviane Romana et d’Emmanuel Gordien- maître de conférence et praticien hopitalier actuel président du CM98, un collectif d’associations, d’élus et de personnalités – dans lequel on retrouve l’artiste Jacob Desvarieux, le journaliste Harry Roselmack l’ancienne ministre des Outre-mer et député George Pau-Langevin, le député Olivier Serva et bien d’autres personnalités – organise une nouvelle marche citoyenne « pour honorer la mémoire des victimes de l’esclavage et pour exprimer leur désir de combattre ensemble l’une des conséquences les plus hideuses de l’esclavage et du colonialisme : le racisme ».
« J’espère pourvoir honorer avec éclat la mémoire des victimes de l’esclavage mais j’espère que nous serons aussi nombreux à montrer notre résolution, notre détermination à combattre ce racisme décomplexé qui grandit dans la société française », a déclaré Serge Romana. « Ce sera une marche silencieuse et digne », poursuit-il.