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Les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie sont divisés sur l’élection présidentielle, certains partis, comme le Palika, appellent à faire barrage au Front national en votant pour Emmanuel Macron tandis que d’autres refusent de participer au second tour.
« L’Union Calédonienne (UC) ne participe pas aux élections nationales, présidentielles et législatives », a rappelé Gérard Reignier, secrétaire général de l’UC, parti-membre de poids du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste). Le FNLKS est une coalition rassemblant l’UC, le parti Travailliste, le Palika, l’Union progressiste en Mélanésie (UPM) et le Rassemblement démocratique océanien (RDO). La décision de bouder les scrutins nationaux de 2017 remonte au Congrès de l’UC de novembre dernier lorsque cette formation a choisi de se consacrer « à la préparation de l’accession du pays à la pleine souveraineté », dans la perspective du référendum d’autodétermination prévu pour novembre 2018.
La montée du FN en Nouvelle-Calédonie: « un échec du vivre-ensemble »
La percée de Marine Le Pen, la candidate du Front national, le 23 avril, arrivée dans l’archipel juste derrière François Fillon (LR) avec 29,09%, inquiète toutefois l’UC. « Au second tour, on sera sûrement le territoire qui enregistrera le meilleur score pour Mme Le Pen. C’est un très mauvais signe pour la région, la France et les instances internationales », déplore toutefois Gérard Reignier. Le parti Travailliste, proche de l’extrême gauche, a lui aussi décidé de ne pas prendre part aux élections nationales, tout en considérant que la montée du FN traduit « un échec du vivre-ensemble » prôné par les Accords de Matignon et Nouméa. Pourtant, le Président du parti Travailliste et fondateur du syndicat USTKE, Louis Kotra Uregei, s’est félicité, ce week-end, de la préférence nationale mise en avant par la candidate frontiste, rappelant son discours sur l’emploi local excluant toute ouverture vers les « expatriés ».
La position prônée par l’UC et le parti Travailliste rejoint celle du parti indépendantiste polynésien Tavini Huira’atira d’Oscar Temaru, qui a lui aussi appelé à l’abstention pour les deux tours.
Barrer la route au FN pour le Palika
En revanche, le Palika, l’autre locomotive du FLNKS fondé par le Président de la province Nord Paul Néaoutyine, qui avait fait campagne pour Benoît Hamon (PS) au premier tour, a appelé ses militants à faire barrage à la candidate du Front national en votant pour Emmanuel Macron, le candidat d’En Marche !. Les deux autres formations minoritaires de la coalition indépendantiste, le RDO et l’UPM, sont également sur cette ligne. « Nous disons attention, il y a danger pour la suite: il ne faut pas s’abstenir parce que cela joue en faveur de Marine Le Pen », a déclaré ce week-end Charles Washetine, à l’occasion d’un Bureau politique du Palika.
Ce dernier est d’ailleurs candidat aux Législatives dans la 1ère circonscription calédonienne, pour le Palika. Louis Mapou sera candidat dans la seconde. Ces candidatures doivent encore être validées par les partenaires du Palika: l’UPM et le RDO. Pour rappel, Macate Wenehoua, ancien maire de Lifou et membre de l’UPM, avait déclaré sa candidature aux Législatives, sans toutefois avoir reçu l’investiture de son parti.
Avec AFP.