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Mardi 17 janvier, le Haut-commissaire de la République en Polynésie française a annoncé une signature des Accords de Papeete « avant la fin de mandature » du Président de la République François Hollande, lors de ses traditionnels vœux à la presse.
« Il fallait rédiger ces Accords, voir le détail de ces Accords qui vont être signés avant la fin de cette mandature » a affirmé le Haut-commissaire de la République en Polynésie René Bidal, au micro de Polynésie 1ère. Ces Accords de Papeete qui auront pour « vertu » de « préfigurer le plan de convergence de la Polynésie française », qui déclinera localement la loi Egalité réelle. Les autres points importants de ces Accords concernent la reconnaissance et les réparations des conséquences des essais nucléaires : création d’un mémorial, dépollution de l’atoll de Hao ou encore, modification de la loi d’indemnisation des victimes des essais. René Bidal s’est également réjoui de l’aboutissement d’une « rédaction commune » de ces Accords et conclut: « nous avons couvert tous les champs prioritaires qui était souhaités par le Pays (gouvernement polynésien, ndlr) ».
Lors des vœux de la ministre des Outre-mer, ce lundi 16 janvier, le Président de la République François Hollande avait assuré que « la parole donnée sera tenue », notamment dans l’aboutissement de ces Accords.
Le Haut-commissaire René Bidal a également évoqué la sécurité routière avec une triste augmentation du nombre de victimes d’accidents de la route en 2016: 27 tués, soit 10 de plus qu’en 2014 et 2015. L’alcool est notamment responsable à 63% de ces accidents. Ces vœux à la presse ont enfin été l’occasion de confirmer le déplacement du ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, fin février – début mars, pour l’inauguration de la nouvelle prison de Papeari.
Accords de Papeete, la surprise du chef
Les Accords de Papeete avaient été annoncés par le Président de la République en Polynésie française en février dernier, et à la surprise générale. Lors de son discours devant les élus polynésiens, il évoque la mise en place des « Accords de Papeete pour le développement de la Polynésie dans la République ». Dès lors, le gouvernement polynésien se saisit du sujet et annonce qu’en préambule de ces accords sera inscrite « l’affirmation du choix de l’autonomie de la Polynésie française au sein de la République qu’il conviendra d’exprimer également dans les enceintes onusiennes ». Une annonce qui a agacé l’opposition indépendantiste, dénonçant une « manœuvre (qui) cache une stratégie pour bloquer le processus d’autodétermination initiée à l’ONU et doit permettre à la puissance administrante de ne pas reconnaître la réinscription et de ne pas remplir ses obligations devant l’ONU ».
En octobre 2016, Radio 1 Tahiti se procure une ébauche de ces accords qui « s’articulent autour de trois ambitions que sont « le pacte républicain entre l’Etat et la Polynésie » dont fait partie la reconnaissance du fait nucléaire, « le désenclavement du fenua pour stimuler le tissu économique et social » pour arriver ensuite à une « Société de la dignité » qui concerne notamment le redressement de la protection sociale généralisée ». Le gouvernement polynésien avait également fait appel aux communes afin que celles-ci livrent leurs positions sur ces accords. Et alors que le Président de la Polynésie française Edouard Fritch souhaitait une signature de ces accords avant la fin 2016, celle-ci devrait donc avoir lieu avant la Présidentielle de 2017.