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Si l’Élysée y travaille encore, la ministre des Outre-mer a distillé quelques informations du programme de la visite en Polynésie du président de la République Emmanuel Macron.
Les dates exactes avaient été dévoilées au conditionnel par le président polynésien Édouard Fritch en janvier dernier, au Sénat. Si la ministre les a bien confirmées, du 16 au 18 avril donc, elle n’exclut pas une prolongation du séjour d’Emmanuel Macron. En effet, le président de la République devait se rendre en Nouvelle-Zélande dans la foulée de sa visite en Polynésie.
Emmanuel Macron en Polynésie du 16 au 18 avril selon Édouard Fritch
Mais cette éventualité ne serait plus à l’ordre du jour et le Chef de l’État pourrait en profiter pour passer un jour de plus dans la Collectivité du Pacifique, soit le plus long séjour d’un président de la République en Polynésie. Ce qui est certain, c’est qu’Emmanuel Macron ne se rendra pas à Wallis et Futuna, comme François Hollande en 2016. C’est Édouard Philippe qui devrait s’y rendre en juin.
Îles Marquises et archipel des Tuamotu
Dans l’éventualité d’un prolongement de son séjour, Annick Girardin ne cache pas son envie d’emmener le président de la République aux îles Marquises, archipel du nord-est de la Polynésie. La ministre s’y était rendue lors d’une précédente visite en janvier 2018 et l’archipel semble l’avoir marqué.
Autre visite annoncée : celle d’un atoll de l’archipel des Tuamotu. Si l’on ne sait pas encore lequel sera choisi, la séquence portera sur la construction ou la transformation de bâtiments déjà existants en abris de survie, essentiellement anticycloniques. Il reste à la Collectivité 17 abris à construire dans cet archipel majoritairement composé d’atolls, représentant un investissement de près de 50 millions d’euros.
« Ce ne seront pas des abris qui n’auront aucune vie, on a besoin de services publics dans ces îles ; donc, maintenant, quand on construit une école, une caserne ou une infirmerie, on les pense comme de futurs abris », avait déclaré la ministre sur l’atoll de Rangiroa, lors de son dernier déplacement début février.
One Planet Summit et Sommet France-Océanie
La tenue d’un One Planet Summit en Polynésie avec les États et Territoires insulaires du Pacifique avait été annoncée lors d’un rendez-vous entre Emmanuel Macron et Édouard Fritch à l’Élysée, en juillet dernier. Annick Girardin en a dit davantage sur les thèmes qui seront abordés : l’adaptation aux changements climatiques, la protection des écosystèmes récifaux et coralliens et la problématique des déchets plastiques.
Pacifique : Emmanuel Macron en Polynésie en avril 2020 pour un One Planet Summit
On entend notamment y mettre en avant les Aires marines protégées, gérées et éducatives, qui ont d’ailleurs été inventées aux îles Marquises, et évoquer le principe ancestral de Rahui, remis au goût du jour ces dernières années et permettant une gestion des ressources marines. L’Élysée souhaiterait faire reconnaître cette méthode de gestion et de protection à l’internationale. Rappelant par ailleurs que l’ensemble de la ZEE polynésienne est une Aire marine gérée. Pour Emmanuel Macron, cette aire marine gérée « pourrait à terme, si la Polynésie le souhaite (…), devenir une aire protégée », avait-il déclaré dans un discours à Chamonix.
Plus que des discussions, l’État veut, pendant ce One Planet Summit, apporter des solutions. Annick Girardin préfère d’ailleurs nommer cette rencontre « sommet des solutions ». Selon nos informations, le Chef de l’État pourrait se rapprocher du concours international d’innovation pour les îles « Tech4Islands », lancé en 2019 par la French Tech Polynésie. Concernant le Sommet France-Océanie, plus politique et diplomatique, il en sera à sa 5ème édition. Le dernier avait eu lieu à Paris, la veille de la COP21. Pour l’heure, on ne sait pas encore comment ces deux sommets s’articuleront.
Contrat de développement et de transformation
Sur un volet davantage consacré à la Polynésie, Emmanuel Macron et Édouard Fritch avanceront sur le prochain « contrat de développement et de transformation » entre l’État et la Collectivité d’Outre-mer. Le principe, le montant et les grandes actions devraient être dévoilées pour une signature ultérieure, soit à l’occasion d’une visite de la ministre en Polynésie, soit lors d’une mission du président Édouard Fritch à Paris.
Essais nucléaires
Sujet incontournable : les essais nucléaires. Sur place, associations et indépendantistes préparent déjà le terrain et du côté de l’Élysée, aucune intention de s’y dérober. On parle notamment d’une séquence autour du Centre de Mémoire qui, malgré des difficultés antérieures, a pris un coup d’accélérateur avec l’acquisition effective du foncier qui l’accueillera. La dépollution de l’atoll de Hao, qui a servi de base arrière aux essais nucléaires, devrait aussi être évoquée. Mais dans une lettre adressée au président de la République, le député Moetai Brotherson lui demande d’aller plus loin avec la dépollution des atolls de Moruroa et Fangataufa.
Teahupo’o
Après avoir choisi la mythique vague de Teahupo’o pour accueillir les épreuves de surf des JO de Paris 2024, le COJO est suspendu à la décision finale du Comité international olympique. Si le surf fait effectivement son apparition aux JO de Tokyo à titre expérimental, le CIO doit encore valider la discipline pour ceux de Paris. L’Élysée attend également cette décision qui doit être connue le 15 mars prochain afin, éventuellement, de préparer une séquence dans ce district du sud de Tahiti. Annick Girardin s’y est d’ailleurs rendue début février.
Paris 2024 : Teahupo’o, « un symbole pour les outre-mer et pour la France » selon Annick Girardin