Invité politique du Journal télévisé de Nouvelle-Calédonie 1ère, Philippe Gomes, député Calédonie Ensemble (UDI), est revenu sur le refus par la Province Nord du prêt à la Société Le Nickel et sur l’avenir institutionnel calédonien.
Philippe Gomes, député de la Nouvelle-Calédonie et ancien Président du gouvernement, a d’abord fait part de son agacement face au refus du prêt accordé à la Société Le Nickel (SLN). Au cœur d’une crise durable et internationale, ce prêt de l’Etat, annoncé par Manuel Valls lors de son dernier voyage sur place, doit venir en sauvetage du premier employeur privé de la Nouvelle-Calédonie et d’abord assurer dès juillet les salaires de ses 8 000 employés. Néanmoins, les indépendantistes de la province Nord ont signifié leur refus aux conditions imposées de ce prêt. En ligne de mire, la condition qu’une action de la STCPI, qui porte le partenariat des provinces calédoniennes au capital de la SLN, soit cédée à l’Etat.
Philippe Gomes a dénoncé « un acte irresponsable » qui « contraste avec l’attitude de responsabilité des salariés, sous-traitants et organisations syndicales de l’entreprise qui sont mobilisés pour faire en sorte que le prix de revient et les coûts de production de la SLN soient améliorés« . Pourtant, lors des débats à l’Assemblée de la province Nord, les élus de Calédonie Ensemble, famille politique du député, ont voté dans le sens des indépendantistes. « Il n’y a pas d’ambiguité, on défend nos convictions et nos valeurs » s’est-il défendu, accusant « un mauvais concours de circonstances« . La nouvelle solution qui sera proposée au prochain Conseil d’administration de la SLN, qui aura lieu dans deux semaines, devrait être celle d’un prêt accordé directement à la SLN, et non plus à la STCPI, avec les mêmes conditions.
Philippe Gomes est également revenu sur la décision de construire une centrale à gaz plutôt qu’une centrale à charbon pour remplacer l’actuelle centrale de production électrique pour alimenter l’usine de nickel de la SLN. « Ce n’est plus l’industriel qui décide, Eramet et la SLN avaient 10 ans pour la faire et ils ne l’ont jamais faite« . Au final, c’est « un opérateur local qui va être créé avant la fin de l’année, qui s’associera à Enercal et la SLN et qui va réaliser la centrale avec le concours de l’Etat« . Parce que plus propre qu’une centrale à charbon, le député admet un « effet COP 21« , la centrale à gaz s’inscrivant « dans un mouvement mondial« . Philippe Gomes reconnait également le bénéfice économique d’une centrale à gaz qui va « permettre à la SLN d’être une des entreprises mondiales les plus compétitives« .
Concernant l’avenir institutionnel du Caillou, qui doit se prononcer sur son destin avant la fin 2018, Philippe Gomes parle de « consensus éclairé » et explique, « il faut que l’on puisse dire quel sera le jour d’après le référendum« . Soulignant la nécessité d’être « ensemble« , le député assure qu’indépendantistes et non-indépendantistes essayent « de se mettre d’accord sur 90% du projet« . Lors du dernier Comité des signataires des Accords, les principaux acteurs politiques calédoniens se sont engagés à faire connaitre leurs divergences et leurs convergences de points de vue pour un meilleur consensus.