Nadine Hafidou, Première mahoraise Présidente de l’ACCIOM

Nadine Hafidou, Première mahoraise Présidente de l’ACCIOM

©Outremers360

En prenant la tête de l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie des Outre-mer (ACCIOM) en juin 2017, Nadine Hafidou est devenue la première représentante de Mayotte à présider l’association qui « travaille sur les sujets particuliers des Outre-mer au niveau du développement économique ». Nadine Hafidou fait le point sur les grands chantiers de l’ACCIOM et la participation de celle-ci aux Assises des Outre-mer.

« Regrouper les CCI des 11 territoires ultramarins, rassembler ces chambres pour faire de la concertation et travailler sur les sujets particuliers des Outre-mer au niveau du développement économique »  sont les principales missions de l’ACCIOM. En juin 2017, la Présidence de l’Association est revenue pour la première fois à Mayotte, à travers sa représentante, Nadine Hafidou. Celle-ci dispose, pour la première fois également, d’un mandat de deux ans et demi pour faire avancer les grands dossiers de l’ACCIOM.

Récupérer la gestion des Registres de Commerce et des Sociétés

Parmi ces grands dossiers, celui du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). « Les CCI veulent récupérer la gestion du RCS, on travaille sur un logiciel qui leur permettrait de gérer ces RCS et on cherche à trouver un moyen de conventionner avec le Ministère de la Justice pour que le greffe puisse nous accompagner », explique-t-elle. Dossier de très longue date, Nadine Hafidou admet des difficultés au niveau du conventionnement avec le Ministère de la Justice mais une récupération de cette compétence permettrait de « réduire les délais d’obtention de KBIS qui peuvent aller jusqu’à 7 mois sur nos territoires ».

D’autre part, l’ACCIOM travaille sur un Observatoire économique pour les 11 territoires « qui regrouperait les principales données de l’activité économique » de ces derniers afin d’ « apporter plus de transparence sur l’économie ultramarine ». Cet Observatoire doit être inclus au prochain site internet de l’ACCIOM, également en projet. Enfin, l’ACCIOM travaille sur une mise à jour du code de l’entreprise ultramarine « par rapport à l’évolution des textes de lois depuis 2016 ».

En parallèle de ces grands dossiers, Nadine Hafidou et l’ACCIOM font face à « une nouvelle baisse de 17% des ressources fiscales pour les Chambres consulaires », induite par le projet de loi Finances 2018. Une baisse qui représente plus concrètement 150 millions d’euros. Investie sur le sujet, Nadine Hafidou déplore des « effets néfastes sur les territoires ultramarins qui ne sont pas dans des situations de développement économique identiques que celles de l’Hexagone. Nos CCI ont été fragilisées par la perte de concessions et on a accumulé déjà plusieurs baisses ». Ces ressources fiscales « sont fléchées sur des missions très particulières : l’accompagnement des entreprises, l’identification et la mise en place des axes principaux de formation, sachant qu’on est sur des tissus économiques avec une grosse part de TPE et ce sont elles qui ont le plus besoin de ces missions », regrette-t-elle. Pour rétablir ces ressources fiscales, l’ACCIOM compte sur le passage du projet de loi finance au Sénat pour faire admettre la particularité des Outre-mer, à travers le vote d’un amendement.

L’ACCIOM prête pour les Assises 

Comme toutes les organisations économiques, politiques et sociales, l’ACCIOM prépare également les Assises des Outre-mer. « Nous y sommes préparés. On a rencontré Thierry Bert (rapporteur des Assises, ndlr) qui nous a donné sa vision de la procédure », indique Nadine Hafidou. « On a échangé très concrètement sur nos appréhensions et sur la frustration qu’on a tous, sur nos territoires, d’avoir encore à refaire un diagnostic. La phase diagnostique a été faite, on sait tous quelles sont nos problématiques. On nous demande aussi faire remonter des projets concrets mais cela fait aussi longtemps qu’on propose des projets qui n’ont pas aboutis », dit-elle. Pendant ces assises, Nadine Hafidou compte souligner plusieurs problématiques économiques, dont une spécifique à Mayotte : l’application en janvier 2018 du Code du Travail qui s’apparente, pour le 101ème département de France, à un vrai défi.

Nadine Hafidou, entrepreneure et nouvelle voix des CCI Outre-mer

Mahoraise d’origine, Nadine Hafidou gère depuis 2008 un cabinet d’ingénierie du bâtiment, créé en association avec son frère et sa sœur. C’est en novembre 2016 que Nadine Hafidou rentre dans la CCI de Mayotte à l’issue des élections et devient, à la demande du Président Mohamed Ali Hamid, représentante de la CCI Mayotte au sein de l’ACCIOM avant d’en prendre la Présidence. « Ça fait plusieurs années que Mayotte devait prendre la Présidence de l’ACCIOM mais elle n’était pas assez structurée ». En parallèle, la CCI Mayotte préside également l’association des CCI de l’Océan Indien.