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Ce mardi 3 octobre, une Délégation d’élus nationaux et locaux de Wallis et Futuna a été reçue par le Premier Ministre Edouard Philippe. Parmi les sujets de cet entretien : la mesure « bas salaires » proposée en 2014. « C’est important pour nous que l’Etat (…) puisse nous apporter une aide pour pouvoir clôturer ce dossier de 4 ans », a déclaré David Vergé, Président de l’Assemblée territoriale de Wallis et Futuna.
La mesure « bas salaires », « c’est un sujet abordé lors d’un conflit en 2014 sur la volonté des syndicats d’avoir enfin une fonction publique territoriale et d’Etat », explique David Vergé. « Un médiateur de l’Etat, le Préfet Bel, est venu afin de débloquer la situation. En constatant la situation des plus bas salaires chez les agents permanents du territoire, par rapport à la métropole, il avait proposé de remonter les salaires les plus modestes dans cette grille. A l’époque, cette mesure avait été chiffrée à 6 millions Fcfp par an, in fine on s’est retrouvé avec quasiment plus de 70 millions. C’est là où la mesure a été, quelque part, une mauvaise affaire pour le territoire », regrette-t-il.
Un « reliquat » à 1,3 million d’euros
« On a souhaité, sur un conflit latent depuis plus de trois ans, prendre nos responsabilités en tant qu’élus locaux », indique David Vergé. « C’était nécessaire, faute de quoi, on aurait fait exploser une situation qui devenait insoutenable pour beaucoup d’agents permanents de Wallis et Futuna ». Désormais, les élus de Wallis et Futuna espèrent de l’Etat « la concrétisation du soutien (…) sur certains postes qui étaient liés au Service des Postes et Télécommunications, sur un accompagnement de 300 000 euros par an. La deuxième mesure que nous avons souhaité c’était de nous accompagner sur le reliquat de cette mesure « bas salaires » depuis 2014, ce qui représente globalement 1,3 million d’euros », explique David Vergé.
« C’est important pour nous que l’Etat, à travers cette mesure « bas salaires » qui venait d’un représentant délégué sur Wallis et Futuna, puisse nous apporter une aide pour pouvoir clôturer ce dossier de 4 ans », plaide-t-il. « Aujourd’hui, l’Etat accompagne la mesure au niveau des agents qui ressortent de sa compétence ». « Ce que nous demandons c’est de savoir si l’Etat peut payer ce reliquat au titre d’un dédommagement et qu’ensuite nous, le territoire, on prenne pour les 50 ans à venir ces 40 millions de Fcfp de charge supplémentaire sur notre budget » assure le Président de l’Assemblée territoriale de Wallis et Futuna. Les élus de l’archipel doivent se rendre à la DGOM, ce mercredi, pour une rencontre « plus technique », qui « donnera lieu à un décorticage financier ».
Coopération régionale : Devenir membre associé au Forum des îles du Pacifique
« Wallis et Futuna a sollicité le gouvernement pour éclaircir la représentation du territoire au niveau des instances régionales » poursuit David Vergé. « Nous sommes présents dans le Forum des îles du Pacifique en tant que membre observateur, et un des obstacles de notre évolution statutaire (en tant que membre associé, ndlr) était simplement la représentation. Le chef du territoire c’est le Préfet, et non le Président de l’Assemblée territoriale, issu des urnes, ou en tous cas, élu des élus. C’est un des griefs qui est opposé à l’évolution statutaire de Wallis et Futuna », explique David Vergé qui perçoit « des signes encourageants » de la part du gouvernement, notamment lors de la participation d’Annick Girardin, Ministre Outre-mer, aux 50 ans de la Communauté du Pacifique sud et le dernier déplacement du Secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu à Wallis et Futuna.
« Une démarche législative va être entamée par l’Assemblée territoriale et le gouvernement va se positionner pour libérer cet obstacle », assure-t-il. Présente à cet entretien, la Ministre des Outre-mer Annick Girarrdin a assuré que « Wallis et Futuna a son rôle dans le Pacifique avec la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie ». « Je rappelle qu’avec le Brexit, la voix de la France sera la seule voix européenne dans ce bassin maritime, a-t-elle ajouté.