Le lycée Lapérouse de Nouméa au début du déconfinement de la Nouvelle-Calédonie le 22 avril 2020 ©Theo Rouby / AFP

Emmanuel Macron a estimé mercredi que les Collectivités d’Outre-mer du Pacifique, largement épargnées par l’épidémie du coronavirus et qui ont déjà commencé à se déconfiner, pouvaient être des territoires « pilotes » pour le déconfinement de l’hexagone le 11 mai.

En présence de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, le chef de l’État a tenu une visioconférence avec les dirigeants et élus de Nouvelle-Calédonie, de Wallis et Futuna et de Polynésie française, où il devait initialement se rendre mi-avril. « Ce n’est que partie remise » a-t-il assuré, selon La 1ère Outre-mer.

Dans un propos introductif, il les a remerciés pour leur gestion de l’épidémie, qui a impliqué parfois la fermeture des territoires. « Vous avez formidablement géré ensemble avec les compétences qui sont les vôtres cette phase qui était difficile », a-t-il déclaré, saluant « de vrais résultats à la clé ». « Je pense vraiment que l’on peut faire des territoires ultramarins des territoires ‘pilotes’ en matière de déconfinement » pour l’hexagone, a-t-il lancé, avant une discussion sur notamment le soutien au secteur du tourisme.

Très préservée, la Nouvelle-Calédonie, qui a assoupli ses mesures de confinement dès le 20 avril, ne compte que 18 cas. Avec seulement 58 cas, la Polynésie a également entamé le déconfinement et poursuit ce mercredi celui de Tahiti et de Moorea, les deux îles les plus peuplées qui ont concentré la majorité des cas. Aucun cas n’est recensé à Wallis et Futuna, seul territoire français habité non contaminé.

Selon La 1ère Outre-mer, ont assisté à cette visioconférence, outre le président de la République et la ministre des Outre-mer, le président du gouvernement calédonien, Thierry Santa, le président polynésien, Édouard Fritch, le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, et les présidents des Assemblées territoriales de Wallis et Futuna et Polynésie, Atoloto Kolokilagi et Gaston Tong Sang. Les représentants des maires calédoniens et polynésiens étaient aussi présents.

L’Atlantique et l’Océan Indien en visioconférence demain

En revanche, l’épidémie a touché plus durement la Guyane et Mayotte, fragilisées par la pauvreté et des capacités sanitaires limitées. A Mayotte, on compte à ce jour 460 cas (pour une population comprise entre 256 000 habitants officiellement et 400 000 selon certains politiques en comptant les clandestins). La collectivité de Guyane, qui compte 125 cas et un décès, a voté mardi à l’unanimité la non réouverture des collèges et lycées le 11 mai. Quelque 4 millions d’euros doivent être distribués pour l’aide alimentaire dans les outre-mer notamment à Mayotte, en Guyane et à Saint-Martin.

Les Antilles sont également durement touchées : la Martinique compte le plus grand nombre de morts (14 pour 175 cas) des Outre-mer, suivi de la Guadeloupe, avec 49 cas et 11 décès, un taux qui s’explique notamment parce que ces îles comptent une grande proportion de personnes âgées. La Martinique avait d’avance averti la semaine dernière qu’il serait impossible de rouvrir les collèges et les lycées en mai, selon le président du Conseil exécutif Alfred Marie-Jeanne.

Saint-Barthélemy et Saint Martin comptent ensemble 44 cas et 3 décès. Mais Saint-Barthélemy, premier territoire ultramarin touché par l’épidémie, a compté six cas, tous guéris à ce jour. Les 6 000 habitants de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, avec un seul cas confirmé, ont commencé à sortir du confinement lundi. Le président de la République devrait renouveler l’exercice demain avec les territoires ultramarins de l’Atlantique et de l’Océan Indien.

Avec AFP.