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Comme la campagne présidentielle, les élections législatives remettent la lumière sur les clivages entre la droite non indépendantiste et les indépendantistes au sujet du référendum d’autodétermination, prévu en novembre 2018.
Si la lutte contre la délinquance et pour la relance de l’économie, durement touchée par l’effondrement des cours du nickel, figurent en bonne place dans les programmes, c’est l’avenir politique de l’archipel qui les domine. Un rapport d’information de l’Assemblée Nationale sur l’avenir institutionnel de l’archipel, rédigé par Dominique Bussereau (LR) et René Dosière (PS), insistait sur la « grande inquiétude » dans la population. Ce rapport publié le mois dernier souligne également que « face à cette inquiétude nourrie par l’absence d’informations sur les enjeux de l’accord (de Nouméa), les responsables politiques locaux semblent évoluer sur « une autre planète ».
En novembre prochain 2018, les Calédoniens se prononceront pour ou contre l’indépendance. Un sondage de la chaine Calédonia TV révélait que 54,2% des Calédoniens seraient en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie comme collectivité française au sein de la République Française.
« Grande impréparation »
« Nous arrivons au référendum dans un état de grande impréparation, on ne sait absolument pas ce qui se passera après », souligne Bernard Deladrière, candidat investi par LR (1ere circonscription.). Il prône des états-généraux de l’avenir pour discuter du projet de société avant le vote et « rechercher la possibilité d’un nouvel accord dans la France ».
Persuadé que « l’arithmétique électorale n’est pas une solution », Philippe Gomes craint lui que le référendum « nous explose à la figure » si « nous n’avons pas acté avant ce qui nous fédère ». Sa formation, Calédonie Ensemble, défend « une déclaration commune » avec les indépendantistes autour de points de convergence sur les valeurs, la gouvernance ou le développement économique.
Une frange plus radicale de la droite se positionne en faveur du rapport de force « pour gagner le plus largement possible » en 2018 contre les indépendantistes. Un de ses représentants a basé toute sa campagne sur un soi-disant « plan machiavélique » qu’auraient ourdi « la gauche et Gomes pour faire avaler un statut d’indépendance-association aux Calédoniens ».
Quant aux candidats de l’UNI (Union nationale pour l’indépendance), ils entendent eux « mettre à profit cette campagne pour expliquer leur projet de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, une nation démocratique, laïque et multiculturelle ». « Le statu quo ne sera pas acceptable car on est dans un processus de décolonisation. Il faut établir de nouvelles relations avec la France qui ne nous soient pas dictées, au travers de partenariats ou d’accords de coopération », a expliqué Charles Washetine, élu territorial LKS sur les rangs dans la première circonscription.
Pour rappel, ils sont 21 candidats (contre 13 lors du scrutin en 2012) à disputer les deux circonscriptions de la Nouvelle-Calédonie.