Ferme photovoltaïque sur un atoll des Tuamotu (Polynésie française) ©Tahiti-infos
Interpellé par le député polynésien Moetai Brotherson lors de la Commission élargie de la mission écologie, développement et mobilité durable, ce mardi 31 octobre, le Secrétaire d’Etat auprès du Ministère de la Transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu, a confirmé la disparition du Fonds vert du Projet de loi de finance 2018 et défend un outil financier « qui pourrait être meilleur ».
« Il y a quatre mois, il nous a été annoncé avec beaucoup d’enthousiasme la création de l’équivalent Fonds Vert », a déclaré le député Moetai Brotherson (GDR), « et il y a trois semaines, il nous a été annoncé avec beaucoup moins d’enthousiasme la suppression de ce même équivalent Fonds Vert ». Le député a également rappelé le récent déplacement du Secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu à Bora Bora, où il a notamment visité une usine de désalinisation par osmose, et la fragilité des atolls de Polynésie face au réchauffement climatique et qui auraient pu bénéficier du Fonds Vert pour financer des projets de lutte contre le réchauffement climatique. « Quel est votre point de vue là-dessus par rapport aux défis et aux potentiels qui sont les nôtres ? », a demandé le député, membre du parti indépendantiste polynésien Tavini Huira’atira.
« Je sais que l’ensemble des parlementaires et des élus locaux ultramarins sont dans l’attente de réponses précises de la part du gouvernement » a concédé Sébastien Lecornu. « Le Fonds Vert est de création onusienne » rappelle-t-il, « les Outre-mer n’étaient pas prévus initialement dans le Fonds Vert ». En 2016, l’ancien Président de la République avait donc annoncé, en déplacement en Polynésie, cet équivalent Fonds Vert à destination des Collectivités du Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et Polynésie. « Il y a une volonté de la part du gouvernement de réformer le Fonds Vert », assure-t-il. « Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il faut le rendre universel à l’ensemble des Outre-mer » a-t-il déclaré, rejoignant la position de la Ministre des Outre-mer. « Aujourd’hui le Fonds Vert n’est qu’un système de prêt bonifié », poursuit Sébastien Lecornu, « on doit pouvoir faire mieux que des prêts bonifiés », justifiant l’entrée de la Caisse des Dépôts et Consignations dans cet outil de financement.
« L’idée c’est d’arriver à un Fonds Vert nouvelle version en 2019 », assurant qu’il ne s’agit pas d’une « rupture » mais d’une « transformation » de ce Fonds. Reste que si les projets déjà en cours seront toujours financés, ceux prévus en 2018 ne le seront pas. « En attendant que ces nouvelles pistes se mettent en œuvre, que fait-on de ces projets ? », s’était par ailleurs interrogée la députée polynésienne Maina Sage, qui regrette un fonds « qui avait le mérite d’exister ».
Interview de la députée Maina Sage: