Le Président de la Polynésie appelle l’État à « avoir une politique proactive » dans le Pacifique

Le Président de la Polynésie appelle l’État à « avoir une politique proactive » dans le Pacifique

©Outremers360

Reçu ce mardi à l’hôtel de Lassay par le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, le président de la Polynésie Édouard Fritch a appelé l’État à « avoir une politique proactive » dans le Pacifique. Il a également évoqué la réforme, ou « toilettage » du statut d’autonomie de la Polynésie française qui sera débattu ce mercredi au Sénat. 

C’est un des sujets que le président polynésien a souhaité évoquer avec Richard Ferrand : « L’avenir de la France dans le Pacifique ». Rappelant le Brexit qui fera de la France « la seule nation (européenne, ndlr) présente dans cette zone du monde », Édouard Fritch a appelé l’État à « avoir une politique proactive car nous avons, avec la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie, la zone maritime la plus importante » dans le Pacifique. « Il y a là un sujet qu’il faut développer » a-t-il poursuivi, « le président Macron a déjà beaucoup parlé de l’économie bleue, des richesses que peut nous apporter cet océan Pacifique avec la pêche, l’aquaculture, la perliculture, les terres rares. Il y a effectivement là un sujet sur lequel il faut aller plus en avant avec l’État ».

Entre les appétits des grandes puissances de la région telles que la Chine ou les États-Unis, le président de la Polynésie a souligné que la présence de la France est acquise à travers ses Collectivités du Pacifique. « Il faut maintenant partir à la conquête de l’avenir », a-t-il insisté. « C’est le sujet que je proposerais à Emmanuel Macron lorsqu’il viendra en Polynésie française (en fin d’année, ndlr), c’est qu’on ait sur cet axe indopacifique une feuille de route précise sur laquelle la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie seraient les chevilles ouvrières pour le compte et au nom de l’État français ». Pour rappel, la France a, en début de semaine, signé un contrat colossal avec l’Australie, moyennant douze sous-marins pour cette puissance régionale qui souhaite réaffirmer sa présence face à la Chine.

Venu à Paris essentiellement pour la réforme du statut d’autonomie de la Polynésie, Édouard Fritch s’est également entretenu sur ce sujet avec le président de l’Assemblée nationale, réitérant les « préoccupations que la Polynésie française a pour ce qui concerne les axes essentiels du toilettage de ce statut » : la reconnaissance du fait nucléaire, « un peu plus de marge de manœuvre pour exercer pleinement l’autonomie de notre pays » et « la garantie de la stabilité puisqu’il y a eu des erreurs d’écriture lors de la modification du statut en 2011 que nous voulons rectifier aujourd’hui ».

« Il reste encore deux ou trois points sur lesquels nous sommes encore en discussion mais je suis satisfait car la reconnaissance du fait nucléaire est importante pour le peuple polynésien », a-t-il également salué, assurant une nouvelle fois qu’il ne s’agira pas de gain ou de perte de compétence mais d’une volonté de rendre ce statut plus « efficient ». La réforme, ou « toilettage », du statut de la Polynésie sera débattu demain au Sénat et en avril à l’Assemblée nationale. A l’issue de son entretien avec le président de l’Assemblée nationale, Édouard Fritch s’est également exprimé sur la demande de défiscalisation de la compagnie Air Tahiti Nui pour l’achat de deux de ses quatre nouveaux appareils : « nous avons des échos positifs de Bercy » assure-t-il, sans toutefois avoir pour l’heure « confirmation ».

Crédits: Délégation et Présidence de la Polynésie