Politique en Polynésie : Édouard Fritch confiant pour la réforme du statut d’autonomie

Politique en Polynésie : Édouard Fritch confiant pour la réforme du statut d’autonomie

©Outremers360

Après avoir rencontré les présidents de groupe au Sénat, le président de la Polynésie française s’est entretenu, ce mercredi 23 janvier, avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin dans le cadre de la réforme du statut d’autonomie de la Collectivité (Interview ci-dessous). 

Après deux heures d’entretien avec la ministre, le président polynésien s’est dit confiant pour la réforme du statut d’autonomie de la Polynésie. « Le projet gouvernemental comportait 17 articles et l’Assemblée de la Polynésie française a rajouté 57 amendements », a-t-il expliqué, soulignant une « séance positive ». « La ministre a bien compris l’esprit de la majorité actuelle et plus généralement, l’esprit des Polynésiens face à cette opportunité de venir améliorer la loi organique ». En effet, c’est par une loi organique, qui passera au Sénat et à l’Assemblée nationale dans les mois à venir, que le statut de la Collectivité sera réformé. « Nous avons confiance en ce gouvernement et en notre ministre. Et elle-même nous fait confiance », a-t-il ajouté.

Parmi les points essentiels de cette réforme, « la reconnaissance par l’État du fait nucléaire » qui devrait être inscrit dans l’Article 1 du statut de la Polynésie. Engagement de l’ancien président de la République François Hollande, Édouard Fritch assure « avoir eu le soutien » d’Emmanuel Macron. Toujours sur le volet de l’ère post-nucléaire en Polynésie : « la dette nucléaire », transformée d’année en année pour devenir Dotation globale d’autonomie (DGA). « Nous avions exprimé le souhait de la voir sanctuarisée. Ce ne sera pas dans la loi organique mais le mécanisme budgétaire fera en sorte que cette dotation sera préservée, pratiquement intouchable », assure-t-il.

« La deuxième orientation que nous avons est que l’autonomie soit pleinement reconnue. Notre statut a été modifié par deux fois, en 2007 et en 2011, et pour des raisons politiques les moyens mis à disposition de l’Assemblée et du gouvernement ont été bridés. Nous avons demandé à la ministre d’accepter ces amendements qui viennent de l’Assemblée (de la Polynésie, ndlr) et qui viennent moderniser notre statut, le remettre à niveau. Nous ne demandons pas de changement institutionnel, nous ne demandons pas de compétences complémentaires, nous ne demandons pas d’ailleurs de moyens financiers mais nous demandons simplement que cette autonomie soit pleine et que nos élus, notre gouvernement puissent travailler dans les meilleures conditions ».

Pour la suite, le Président polynésien doit, comme avec les présidents de groupe du Sénat, rencontrer leurs homologues de l’Assemblée nationale pour poursuivre l’explication de la réforme. Selon la députée de Polynésie Maina Sage (UDI), le texte doit être étudié au Sénat les 6 et 13 février et à l’Assemblée nationale au mois d’avril.