Eboulement à Mayotte: La Ministre des Outre-mer Annick Girardin souhaite accélérer la construction de logements à Mayotte

Eboulement à Mayotte: La Ministre des Outre-mer Annick Girardin souhaite accélérer la construction de logements à Mayotte

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La Ministre des Outre-mer Annick Girardin a fait un point-presse ce jeudi 11 janvier suite à l’éboulement d’un terrain qui a causé la mort de 5 personnes à Koungou (Mayotte). Annick Girardin a rappelé l’engagement du gouvernement dans la lutte contre l’habitat précaire et illégal et la construction d’hébergements d’urgence.

Suite à de fortes pluies localisées dans la nuit du 10 janvier à 23h, un glissement de terrain a causé la destruction d’une habitation à Koungou causant cinq morts dont un adulte et quatre enfants d’une même famille. Une enquête auprès du Tribunal de la Grande instance de Mamoudzou a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame. Devant la presse, Mme Girardin a expressément invité la population de Mayotte à évacuer les zones dangereuses si le préfet ou les élus le demandent.

L’urgence d’abord

Selon la Ministre des outre-mer, il faut d’abord protéger les populations en situation de danger. Ce jeudi 11 janvier, une vigilance forte pluies a été décrétée. Une situation qui peut provoquer de nouveaux glissements de terrain, compte tenu de la saturation des sols en eau. « Nous continuons à définir des zones de risques et à faire évacuer des lieux supplémentaires, parce qu’on nous annonce malheureusement encore des inondations. Nous avons aujourd’hui un travail d’urgences à faire avec les élus du territoire, j’ai demandé au préfet de réunir très rapidement l’ensemble des élus pour définir les zones où nous devons intervenir: c’est la question des zones d’évacuation et la question du relogement des personnes que l’on va évacuer ». Annick Girardin est également revenue sur la demande du député Mansour Kamardine sur l’envoi d’une mission interministérielle dans le département. « C’est pas le moment de faire de la polémique. Il y a des urgences et les urgences c’est d’évacuer des zones, de mettre les gens en sécurité. Le temps de la polémique et du débat sera pour après. Aujourd’hui unissons nous pour répondre à l’urgence, c’est à dire à l’évacuation et au relogement des personnes évacuées.

La problématique de l’habitat indigne et insalubre relancée 

La ministre des Outre-mer Annick Girardin a reconnu que des efforts en matière de construction, doivent être poursuivis voire accélérés.  lI faut construire, il faut mettre les moyens pour que l’objectif 2018 soit atteint, c’est à dire (la construction de) 800 logements. Aujourd’hui on est à environ 300 logements par année. On a un tel retard aujourd’hui qu’il faut on ait des objectifs plus forts, c’est ce qu’on fait en passant de 300 logements à 800 logement, mais il faut aller encore plus vite, mais  on a les limites du territoire », a-t-elle déclaré. Elle a souligné que 19,95 millions d’euros sont mobilisés par le gouvernement pour l’investissement en logements en 2018, contre 9,59 millions d’euros en 2015. Aujourd’hui, on estime à 30% la part de l’habitat illégal à Mayotte. La Ministre des Outre-mer a également reconnu se retrouve impuissante face au manque de main d’oeuvre pour accomplir ces objectifs. »Mais l’effort qu’il faudrait faire, on n’est pas capable de le faire, ce n’est même pas une question financière, c’est parce qu’il n’y a pas les ressources humaines pour construire suffisamment »,

La question de l’habitat insalubre avait fait l’objet d’une proposition d’une loi par le député guyanais Gabriel Serville en novembre 2016. Les départements de Guyane et Mayotte sont les deux départements les plus impactés par ce phénomène. Ces deux territoires se caractérisent par une poussée démographique importante et une forte pression migratoire des pays voisins dans ces régions. Ainsi, l’estimation du nombre global de logements indignes outre-mer est portée à 83 000 unités abritant environ 200 000 personnes, « soit l’équivalent de la population de la Guyane », indique le rapport de la CNÉPÉOM.