Congés bonifiés : « Nous allons prendre le temps de la concertation », assure Annick Girardin

Congés bonifiés : « Nous allons prendre le temps de la concertation », assure Annick Girardin

©Archives / AFP

Le gouvernement va « prendre le temps de la concertation » sur la réforme des congés bonifiés des fonctionnaires ultramarins installés dans l’Hexagone qui cristallise les tensions, a assuré mardi la ministre des Outre-mer Annick Girardin à l’Assemblée nationale. 

Instaurés en 1978, les congés bonifiés sont des jours de congés supplémentaires accordés aux 35 000 fonctionnaires ultramarins installés dans l’Hexagone. Ils se composent de 65 jours (dont 35 jours de bonification) que les fonctionnaires ultramarins peuvent prendre d’affilée pour rentrer dans leur territoire d’origine, tous les trois ans. Ils bénéficient alors d’une prise en charge de leurs frais de voyage et d’une prime de vie chère pour le temps de résidence sur place.

« Ce ne sont pas des avantages indus mais c’est bien un droit qui a été accordé aux fonctionnaires ultramarins travaillant dans l’hexagone pour leur permettent de rejoindre leur famille et garder un lien avec le territoire », a reconnu la ministre, répondant à une question du député (MoDem) de Guadeloupe Max Mathiasin.

Emmanuel Macron a annoncé en juin 2018 une réforme de ces congés bonifiés, pour qu’ils soient moins longs mais soient accordés tous les deux ans. La réforme, prévue pour juillet, doit passer par décret.  Mais ce sujet suscite inquiétude et colère chez les fonctionnaires ultramarins, qui se sont réunis dans un collectif, « les foulards marrons ». « Il n’est nullement question ici de remettre en cause ce droit. Par compte, il va être réactualisé ou revu », a expliqué la ministre.

Familles recomposées et extension aux territoires du Pacifique

« Nous allons prendre le temps de la concertation avec les associations, avec les syndicats, et bien sûr avec les parlementaires », a dit Annick Girardin, répondant à une demande de la délégation aux outre-mer de l’Assemblée nationale, qui dans un récent rapport a regretté une « absence de dialogue » sur ce sujet « épidermique ».

Seront évoqués, outre la question « de pouvoir retourner tous les deux ans, plutôt que de tous les 3 ans » dans son territoire ultramarin, la prise en compte ou non des familles recomposées, l’intégration dans le dispositif des territoires du Pacifique, qui en sont pour l’instant exclus, ou encore le coût du billet d’avion, a expliqué la ministre.  « Mais il n’est pas question de laisser les familles payer parce que certaines seraient désavantagées », a-t-elle assuré. Quant à la surrémunération du temps passé dans le territoire d’outre-mer, c’est « un sujet qu’il est, pour moi, pas question d’ouvrir, mais nous pourrons en débattre », a-t-elle ajouté.

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