Budget Outre-mer 2020 : Un budget stable pour « maintenir l’ambition pour les Outre-mer »

Budget Outre-mer 2020 : Un budget stable pour « maintenir l’ambition pour les Outre-mer »

©Outremers360

La ministre des Outre-mer a présenté, ce vendredi 27 septembre, le budget 2020 de la mission Outre-mer. Il s’élève à 2,6 milliards d’euros en « autorisation d’engagement » et à 2,5 milliards en « crédits de paiements ». Un budget qui, selon Annick Girardin, permet de « concrétiser les mesures du Livre Bleu et enclencher la Trajectoire 5.0 ».

Si le budget 2020 baisse en termes de crédits de paiement, il apparaît stable en autorisation d’engagement. Cette baisse de crédits de paiement, qui se chiffre à 100 millions d’euros, concerne notamment une baisse de 34 millions d’euros liée aux prévisions d’exonération de charges estimée par l’Acoss. Une nouvelle estimation devrait arriver courant octobre ou novembre, a précisé la ministre. Le reste concerne les réajustements liés aux besoins des territoires sur les projets.

À noter également que des postes budgétaires entrent et sortent de la mission Outre-mer. D’abord, la Dotation globale d’autonomie (DGA) de la Polynésie française, de 90,5 millions d’euros, sort du budget Outre-mer pour l’année 2020. Celle-ci sera financée par un prélèvement sur les recettes de l’État afin d’éviter des fluctuations. « Je m’en réjouis » a souligné la ministre. Cette DGA se voit ainsi « sacralisée », selon la volonté de l’exécutif et des élus de la Collectivité.

De même, la réorganisation des services de l’État en Guyane, chiffrée à 7,2 millions d’euros en autorisation de paiement, passe au ministère de l’Intérieur, tout comme les plans chlordécone 3 et 4, le premier arrivant à échéance et le second en cours d’élaboration. Toujours dans les « mesures de périmètre », 27 millions d’euros entrent cette fois-ci dans le budget des Outre-mer pour « accompagner la démarche contractualisée » par le plan d’urgence en Guyane.

La ministre Annick Girardin défend un budget stable de 2,6 milliards d’euros, « préservé à un niveau élevé » pour « maintenir l’ambition pour les Outre-mer ». Ce budget s’articule en quatre grands objectifs. Le premier concerne l’amélioration du quotidien des Ultramarins, chiffré à 880 millions d’euros. Cela passe notamment par les transports, les infrastructures ou l’accès à l’électricité. La ministre dit vouloir privilégier « des projets humains, de proximité ». 90 millions d’euros concernent plus précisément la construction d’établissements scolaires en Guyane ou à Mayotte.

Le deuxième objectif concerne le logement et surtout, la réussite de la conférence logement avec pas moins de 215 millions d’euros en autorisation d’engagement. « La volonté du gouvernement, dans le cadre du plan logement 2019-2022, est de relancer la dynamique du logement Outre-mer ». On vise ici 10 000 nouveaux logements et réhabilitations par an sur l’ensemble des territoires. Les dépenses liées au rétablissement de l’aide à l’accession à la propriété et à la sortie de l’insalubrité seront prises en charge par le ministère du Logement.

Sur l’emploi, le ministère entend renforcer l’encadrement du Service militaire adapté : suivi des stagiaires, ouverture des formations professionnelles des stagiaires sur les métiers de la mer. Trois psychologues vont notamment être recrutés sur les territoires en plus de 35 personnels. On détaille également l’élargissement du prêt développement Outre-mer de la BPI France (10 millions d’euros), des micro-crédits (2 millions d’euros), des appels à projet, dont le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt annoncé lors du 2ème comité interministériel Outre-mer, ou encore, l’augmentation des crédits de l’aide au fret (7,5 millions d’euros). La réforme des exonérations de charges sociales est encore sous revue, annonce-t-on.

Le quatrième objectif du ministère concerne l’appui aux Collectivités en termes d’ingénierie et d’accompagnement aux projets. L’AFD sera dotée de 3 millions d’euros supplémentaires pour assurer cette mission. Enfin, le ministère a également rappelé les 17 millions d’euros en 2019 et 85 millions sur cinq ans, pour le redéploiement de la péréquation. Annick Girardin présentera ce budget le 28 octobre aux Commissions parlementaires, et à partir du 6 novembre en séance publique.