Budget Outre-mer 2019 : Le plafond de l’abattement fiscal va diminuer, confirme Emmanuel Macron

Budget Outre-mer 2019 : Le plafond de l’abattement fiscal va diminuer, confirme Emmanuel Macron

Le président de la République, Emmanuel Macron, en déplacement aux Antilles, a annoncé jeudi à Fort-de-France (Martinique) que « l’abattement fiscal en vigueur continuera d’exister dans les territoires d’Outre-mer », mais que le gouvernement allait « un peu diminuer le plafond ».

La modification de cet abattement fiscal, qui a permis de « compenser la vie chère » sur ces territoires, est « juste », a-t-il estimé, saluant le résultat d' »un travail de plusieurs mois préparé par la ministre Girardin », chargée des Outre-mer. Cette réforme touchera « les 4% les plus riches », ce qui représente, selon les estimations avancées par le président, « 70 millions d’euros (qui) seront intégralement et en toute transparence réinvestis dans les projets en Outre-mer », s’est-il engagé. En outre, le chef de l’État a rappelé l’engagement du gouvernement sur un « vrai plan d’investissement dans les territoires ultra-marins sur les contrats dits de convergence », soit « 2,1 milliards d’euros investis entre 2019 et 2020″.

« La réforme ne passe pas »

L’abattement fiscal, créé en 1960, permettait aux contribuables en outre-mer de réduire leur impôt sur le revenu, selon les territoires, de 30% à 40% dans la limite de 5 100 euros à 6 700 euros. D’un coût total de 400 millions d’euros, cet avantage fiscal « n’est pas supprimé, c’est le plafond qui est modifié » et réduit à une limite comprise entre 2 300 euros et 3 900 euros, avait assuré lundi Annick Girardin lors de la présentation du budget Outre-mer 2019, en précisant que 96% des foyers fiscaux ne sont pas impactés par la réforme. « Actuellement, 80 % de cet avantage fiscal revient aux 10% des foyers fiscaux qui disposent des revenus les plus élevés. Ce mécanisme contribue à accroître les inégalités de revenus au sein de territoires qui figurent parmi les plus inégalitaires de France », a expliqué la ministre dans une longue publication.

« La réforme ne passe pas » dans les territoires ultramarins, avait pour sa part récemment affirmé le député LREM de Guadeloupe et président de la délégation des Outre-mer de l’Assemblée nationale, Olivier Serva. Quatre parlementaires, députés et sénateurs, de Martinique avaient également dénoncé une « décision injuste ». Le député de Guyane Gabriel Serville avait, quant à lui, pointé du doigt « une attaque de plus au pouvoir d’achat ».

Jeudi, le chef de l’État a affirmé qu’il avait « eu une longue discussion avec les élus du territoire sur les sujets institutionnels ». Emmanuel Macron a entamé jeudi en Martinique un déplacement de quatre jours aux Antilles, quelque peu perturbé par la tempête tropicale Kirk, et qui s’achèvera par un retour à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, un an après le passage dévastateur de l’ouragan Irma. Il est accompagné, outre la ministre des Outre-mer Annick Girardin, des ministres de la Santé Agnès Buzyn, de la Transition écologique et solidaire François de Rugy et son secrétaire d’État Sébastien Lecornu, ainsi que du ministre de la Cohésion des Territoires, Jacques Mézard. Lors de son séjour martiniquais, Emmanuel Macron a notamment abordé la question délicate de la pollution au chlordécone. Ce vendredi, le président de la République arrivera en Guadeloupe où il évoquera la crise des sargasses et la gestion de l’eau.

Avec AFP.