©Cédric Valax / Radio 1 Tahiti
Jeudi dernier, le Président de la Polynésie française Edouard Fritch annonçait les grandes lignes des « Accords de Papeete », évoqués par François Hollande lors de sa visite en février. Richard Tuheiava, représentant indépendantiste à l’Assemblée de la Polynésie française, a dénoncé ces accords.
Invité comme expert au séminaire régional annuel du Comité spécial de décolonisation de l’ONU, le représentant indépendantiste a dénoncé les Accords de Papeete, évoqués en février dernier par François Hollande et explicités, jeudi dernier, par Edouard Fritch. Dans son discours, disponible sur le site de l’ONU, Richard Tuheiava revient sur la participation en Octobre prochain des autonomistes à la Quatrième commission. Selon lui, cette participation cache la volonté « de renforcer le statut-quo actuel » entre le territoire administré (la Polynésie française) et la puissance administrante (France), et « d’introduire un accord bilatéral entre la Polynésie française et l’Etat sans l’examen du Comité spécial ». Pour le mouvement indépendantiste polynésien, la réinscription de la Polynésie française sur la liste onusienne des territoires à décoloniser répond au besoin de disposer d’un arbitre impartial dans le processus de décolonisation, arguant que l’Etat française ne peut être à la fois arbitre et partie prenante.
« Nous pensons que cette manœuvre cache une stratégie pour bloquer le processus d’autodétermination initiée à l’ONU et doit permettre à la puissance administrante de ne pas reconnaître la réinscription et de ne pas remplir ses obligations devant l’ONU », a-t-il déclaré devant les participants. Pour la première fois, les indépendantistes n’étaient pas les seuls présents lors de ce séminaire. L’autonomiste et ministre polynésien de la Culture Heremoana Maamaatuaiahutapu, était également présent lors de ce séminaire afin d’y apporter une « autre voix » que celle des indépendantistes. Le prochain rendez-vous est fixé à Octobre, date de la Quatrième commission, où le Président autonomiste de la Polynésie française doit s’y rendre.