Accord de Paris sur le climat: La Polynésie stupéfaite par le retrait américain

Accord de Paris sur le climat: La Polynésie stupéfaite par le retrait américain

Avec ses 118 îles, dont la majorité sont des atolls, la Polynésie fait partie des premiers impactés par le réchauffement climatique et la montée des eaux ©O’Neil Wong

Le Président de l’Assemblée de la Polynésie française Marcel Tuihani a fait part jeudi de sa « stupéfaction » après la décision de Donald Trump de se retirer de l’Accord de Paris sur le climat, obtenu en décembre 2015 lors de la COP 21 à Paris.

« Nous regrettons que le Président des États-Unis n’ait pas plus de considération pour les peuples des États insulaires du Pacifique, dont l’existence est menacée par les effets du réchauffement climatique scientifiquement prouvé », a déclaré Marcel Tuihani, Président de l’Assemblée territoriale de la Polynésie française, dans un communiqué.

« Aucune promesse électorale ne peut prévaloir sur l’intérêt supérieur de l’Humanité toute entière », s’indigne Marcel Tuihani après la décision de Donald Trump. Le président de l’Assemblée polynésienne se dit toutefois persuadé que ce retrait « renforcera la détermination des autres Nations du monde à honorer leurs engagements pour sauver notre maison commune ».

Marcel Tuihani, Président de l'Assemblée de la Polynésie française ©Cédric valax / Radio 1 Tahiti

Marcel Tuihani, Président de l’Assemblée de la Polynésie française ©Cédric valax / Radio 1 Tahiti

Avant l’Accord de Paris, les Etats insulaires du Pacifique avaient plaidé auprès des grandes nations pour que le réchauffement climatique soit contenu en deçà d’1,5 degré. En amont de la COP 21 de décembre 2015, le Sommet France-Océanie avait notamment permis aux Etats insulaires du Pacifique d’appuyer leur demande auprès de la diplomatie française. Qualifié de véritable victoire pour les îles, l’Accord de Paris à 1,5 degré avait été signé et ratifié, dès le 22 avril 2016, par de nombreux Etats insulaires, du Pacifique mais aussi de la Caraïbes et de l’Océan Indien.

Pour les Etats insulaires, le réchauffement climatique est synonyme de montée du niveau des océans, de réfugiés climatiques et d’aléas météorologiques de plus en plus fréquents et dévastateurs. Certains d’entre-eux, comme les Kiribati, ont déjà déplacé une partie de leur population. A Tuvalu, une partie des terres cultivables a été envahie par l’eau de mer, et les sols ne sont plus fertiles. Et tous constatent enfin une augmentation de la fréquence et de la puissance des cyclones.

Les habitants des îles Marshall sont de plus en plus confrontés à des marées inhabituellement fortes ; les king-tides ©Keystone

Les habitants des îles Marshall sont de plus en plus confrontés à des marées inhabituellement fortes ; les king-tides ©Keystone

Avec AFP.