Villes tropicales en métamorphose: « Répondre aux besoins des populations locales », Jessy Rosillette

Villes tropicales en métamorphose: « Répondre aux besoins des populations locales », Jessy Rosillette

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Le 8 juin dernier se tenait au Sénat le premier colloque sur la Ville tropicale en métamorphose. Une manifestation sous l’égide et à l’initiative de notre partenaire Métamorphoses Outremers, dirigée par Dominique Martin-Ferrari. L’occasion pour les experts, élus, juristes, scientifiques de donner un sens à la ville tropicale de demain et de préparer la Conférence Habitat III qui aura lieu à Quito en octobre prochain. Lors de ce colloque, sept jeunes ultramarins, originaires de différents Territoires d’Outre-mer, ont livré leur vision de la ville tropicale qui sera le foyer des populations urbaines de demain. Outremers360 a décidé dans cette édition de livrer les témoignages de ces  jeunes des Outre-mer qui portent  leur enthousiasme sur les innovations technologiques et sociales de façon originale.  

Ainsi, Jordan Eustache, Président de l’association SciencesÔ, a présenté la démarche entreprise par  sept jeunes ultramarins qui imagine leur vision de la Ville tropicale de demain. Aujourd’hui, nous présentons les propos de Jessy Rosillette, doctorante en Géographie et originaire de La Martinique, qui dessine les traits de la Ville tropicale en métamorphose.

« Pour que l’on se comprenne bien, la ville tropicale et durable de demain que je vais évoquer se trouve sur un Petit Territoire Insulaire (PTI). Elle devra répondre à différents défis majeurs comme que la gestion et la préservation durable des ressources ou encore l’application des principes de précaution face aux risques naturels.

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Mais elle devra surtout répondre aux besoins des populations locales. En effet, les infrastructures, les établissements scolaires, le marché de l’emploi et le logement sont tout autant de secteurs de vie économiques et politiques à s’intéresser aux évolutions démographiques. Nos territoires insulaires devront faire face à diverses mutations dans les années à venir :

– L’allongement de la durée de vie. A ce propos, l’INED (Institut National des Etudes Démographique) prévoit un doublement de la part des plus de 60 ans en Martinique, Guadeloupe et la Réunion.
– Une baisse de la fécondité
– L’émigration des jeunes actifs
– L’augmentation des familles monoparentales ; de nombreuses mères seules ont des difficultés à trouver un travail et un logement.

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©Cédric Audebert / Bernard Gandrille

« Ma » ville de demain sera axée sur un « rééquilibrage territorial » qui visera à réduire les inégalités écologiques et sociales et qui améliorera l’efficacité et l’attractivité du tissu économique. Elle instaurera des lieux d’échange, de partage et de cohésion intergénérationnelle. Je souhaite donc une ville qui sache faire face aux modifications des besoins et des postes de consommation de façon à ce que les plus âgés et futurs retraités qui risquent de ne plus pouvoir bénéficier de la solidarité familiale (que l’on connaît aujourd’hui) du fait de l’émigration des jeunes actifs puissent s’y épanouir pleinement »
Jessy Rosillette, Doctorante en Géographie, Le Vauclin, Martinique.