Christopher Loeack, ancien Président des îles Marshall, lors de la COP 21 à Paris ©Stephane Mahe / Reuters
Et ils sont les premiers ! Après les îles Fidji et la République des Palaos (Palau) en février, les îles Marshall seront les troisièmes à ratifier l’Accord de Paris, le 22 avril prochain au siège des Nations Unies.
« Être un des premiers pays à ratifier l’Accord de Paris montre notre détermination à mener ce combat de front », a déclaré lundi Hilda Heine, fraîchement élue première femme Présidente des îles Marshall le 28 janvier dernier. Vendredi dernier, le parlement de l’Etat insulaire du Pacifique a approuvé la ratification de l’accord. Hilda Heine est donc attendue à New York le 22 avril. Accompagnée de son ministre des Affaires étrangères, elle apposera la signature des îles Marshall lors d’une cérémonie organisée par Ban Ki-moon. La COP 21, organisée en décembre dernier à Paris, a permis aux Etats insulaires du Pacifique de faire entendre leur voix, réussissant à obtenir des 195 nations présentes un accord limitant le réchauffement climatique à 1,5°. Pour être effectif et efficace, l’Accord doit être signé et ratifié par au moins 55 pays.
En avant-poste du changement climatique, les peuples du Pacifique connaissent déjà les effets de ce dernier et subissent autant la montée des eaux que les cyclones de plus en plus puissants. Récemment, les îles Marshall ont été placées en alerte maximale pour inondations dû à des marées inhabituellement fortes appelées king-tides. En même temps, le gouvernement a déclaré l’état de catastrophe naturelle suite à des conditions de sécheresse allant de mal en pis, menaçant la Capitale Majuro d’une pénurie d’eau de trois mois au moins. En février, les îles Fidji ont été frappées par le cyclone le puissant jamais enregistré dans l’Hémisphère sud. Winston a fait près d’une cinquantaine de morts et des dizaines de milliers de sans-abris. Ce lundi, le gouvernement fidjien à entendu l’état de catastrophe naturelle à un mois, notamment pour les zones dévastées les plus éloignées.
Pour Hilda Heine, « la plus grosse mission maintenant est de s’assurer que l’Accord de Paris entre en vigueur dès que possible, et que les gouvernements ré-alignent rapidement leurs objectifs d’émissions avec la nouvelle limite de réchauffement à 1,5° que le monde a décidé de poursuivre à Paris ». Le Nitijela, parlement des îles Marshall, a également approuvé la nomination de l’ancien ministre des Affaires étrangères Tony de Brum, qui a joué un rôle important pour sécuriser l’Accord, en tant qu’Ambassadeur des îles Marshall pour le changement climatique. En cette qualité, il prend la tête d’une coalition de pays développés et en développement, composée entre autre de l’Union européenne, des Etats-Unis et du Brésil, et qui aura la charge de dépasser les clivages entre pays riches-pays pauvre et d’assurer la réussite de l’Accord de Paris.
La prochaine étape des discussions onusiennes autour du climat se déroulera en mai, dans la ville de Bonn en Allemagne. Les négociateurs devront plancher sur comment mettre en pratique l’Accord de Paris pour le climat.