La plupart des Outre-mer sont confrontés à un regain d’épidémie jugée inquiétant par les observateurs. Les préfectures de Guadeloupe, Martinique et de La Réunion, ainsi que le Haut-commissariat de la République en Polynésie, réagissent et durcissent les mesures de contrôle et de prévention sur leur zone d’influence.

Guadeloupe

Alors que la Guadeloupe est confrontée à un dangereux regain de l’épidémie de Covid-19 et que le CHU a déclenché le plan blanc dimanche dernier, Alexandre Rochatte, préfet de la Guadeloupe a pris une série de mesure ce mardi 25 août, dont la verbalisation du non-respect du port du masque obligatoire. À la suite du point de situation de l’épidémie qui vient d’être fait par le comité de suivi du Covid-19 en Guadeloupe, le bilan est inquiétant. 164 nouveaux cas confirmés en seulement 4 jours, des chiffres jamais atteint sur le territoire depuis le début de l’épidémie en mars dernier.

Une donnée à relativiser par le nombre de tests de dépistages beaucoup plus important, mais qui reste préoccupante, sachant que l’épidémie touche aujourd’hui toutes les couches de population, et une majorité de personnes entre 20 et 40 ans. Si le confinement n’est pas encore envisagé, contenir l’épidémie reste la priorité des institutions. Ainsi, le nombre de contrôles sera augmenté, notamment dans les bars et les restaurants, et le non-respect du port du masque ou des gestes barrières sera systématiquement verbalisé. Le préfet a également annoncé renforcer la capacité de test de dépistage du territoire.

Martinique

Même constat en Martinique, qui connaît elle aussi des chiffres de détection jamais atteints depuis le début de l’épidémie. 104 nouveaux cas en seulement une semaine, et 8 foyers infectieux détectés. L’évolution défavorable de la situation épidémique a forcé la préfecture à agir ce mardi 25 août également et de renforcer les mesures de prévention. Le port du masque a été rendu obligatoire dans de nombreux lieux publics et les actions de contrôle ont été renforcées, notamment dans les bars et les restaurants.

Les services de l’inspection du travail ont également été mobilisés afin de vérifier l’application des mesures d’isolements obligatoire en cas de contamination avérée. Enfin, les personnes en provenance de Saint-Martin et de l’hexagone sont invitées à réaliser un test de dépistage supplémentaire.

La Réunion 

Du côté de La Réunion, où le CHU a également mis en place un dispositif exceptionnel face à l’afflux de patients et où plus de 500 cas ont été détectés sur les 15 derniers jours, la préfecture doit adopter un arrêté préfectoral interdisant tout rassemblement de plus de 10 personnes sur l’ensemble du territoire. L’obligation de port du masque n’a pas été actée par décision préfectorale pour le moment, la décision étant actuellement laissée entre les mains des maires. En revanche, les réunions de crise regroupant l’Agence Régionale de Santé, la préfecture, le rectorat et les maires seront dorénavant tenues deux fois par semaine, contre une seule jusqu’à présent. La première a eu lieu hier alors que la plupart des municipalités ont déjà adapté leurs mesures comme le port obligatoire du masque dans tous les espaces publics fréquentés, intérieurs comme extérieurs.

Polynésie

Avec plus de 300 cas positifs en l’espace de trois semaines, la Polynésie française est désormais loin de son bilan lors de la première partie de la crise sanitaire, qui faisait état de 62 cas en mars et mai. Selon le Haut-commissaire Dominique Sorain et le président de la Polynésie Édouard Fritch, la faute n’est pas au tourisme et à la reprise des vols commerciaux sans quarantaine à l’arrivée mais au « comportement inapproprié de quelques-uns, qu’il s’agisse des organisateurs de rassemblements ou des participants », qui a eu pour issue des « foyers épidémiques importants, générés au cours des rassemblements festifs caractérisés par des comportements insouciants, sans respect des gestes barrières et qui conduisent à une diffusion massive du virus ».

Par conséquent, État et Pays ont ordonné la fermeture des discothèques et autres boîtes de nuit, ont renforcé les mesures sanitaires et contrôles dans les restaurants et débits de boisson, rendu obligatoire le port du masque « dans l’espace public, en plein air dans les zones urbaines à forte fréquentation » et interdit les rassemblements de plus de 10 personnes « sur les plages, espaces verts et parcs publics et tous sites prévus à cet usage ». Le Haut-commissaire a également appelé les maires à activer leurs plans de sauvegarde communal. La Polynésie est notamment passée au stade 2 de l’épidémie, vendredi dernier.

Par Damien Chaillot