Polynésie : Plus de 300 cas positifs au Covid-19, les rassemblements de plus de 10 personnes interdits

Polynésie : Plus de 300 cas positifs au Covid-19, les rassemblements de plus de 10 personnes interdits

Alors que les autorités sanitaires en Polynésie française ont recensé ce lundi 310 cas positifs de coronavirus depuis début août, le représentant de l’État et le président de la Collectivité ont annoncé un renforcement des mesures sanitaires, parmi lesquelles l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes. 

Vendredi déjà, le ministère local de la Santé annonçait le passage de la Collectivité d’Outre-mer au stade 2 de l’épidémie, avec en prévision un possible passage rapide en stade 3. Si ce pallié n’a finalement pas été annoncé ce lundi, le Pays et l’État ont énuméré une série de mesures de renforcement sanitaire.

Outre l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes « sur les plages, espaces verts et parcs publics et tous sites prévus à cet usage », le masque deviendra obligatoire « dans l’espace public, en plein air dans les zones urbaines à forte fréquentation ». Ces nouvelles mesures devraient être effectives avant la fin de la semaine et ce, jusqu’au 15 septembre.

Plans communaux de sauvegarde

« J’ai également renouvelé des instructions très strictes aux services de l’État pour que nos agents veillent à respecter et à faire respecter l’ensemble de ces consignes », a assuré le Haut-commissaire Dominique Sorain. « Je vais demander à l’ensemble des communes de l’île de Tahiti, après concertation des tavana (maires), de déclencher leurs plans communaux de sauvegarde (PCS) », a-t-il poursuivi.

Des concertations sont d’ailleurs prévues avec ces derniers, mais aussi avec les organisations syndicales, les responsables religieux « définir ensemble la meilleure manière de faire respecter les gestes barrières durant les offices et les rassemblements privés qui parfois suivent ».

« Concernant les écoles, comme l’a rappelé le Président, nous devons assurer la scolarité de nos enfants », a insisté Dominique Sorain qui privilégie, avec le Ministère local de l’Éducation, la fermeture « ciblée » des écoles et classes. Bon nombre d’entre elles ont par ailleurs déjà été fermées depuis la rentrée, le 11 août dernier. « Nous constatons que près de 80% des élèves fréquentent les écoles et 93% des enseignants sont présents », a-t-il assuré.

Avec ses 310 cas positifs en l’espace de trois semaines, dont sept hospitalisés et trois en réanimation, la Polynésie suit la courbe nationale qui montre également une tendance à la hausse. « Le constat est clair : nous assistons à une propagation du virus en Polynésie française dans un contexte de rebond mondial de l’épidémie », a par ailleurs affirmé Dominique Sorain.

Des positifs âgés de 34 ans

En Outre-mer, cette tendance à la hausse est aussi observée à La Réunion, en Guadeloupe et en Martinique. Des territoires qui ont en commun, avec la Polynésie, la réouverture des frontières et la reprise des vols commerciaux sans quarantaine à l’arrivée afin d’assurer la relance de l’économie touristique. Une mesure que l’État et la Collectivité ont une nouvelle fois défendu, « pour permettre à la vie des polynésiens de reprendre son cours, pour protéger les emplois et faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire ».

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« C’est un choix que nous assumons car le renfermement de la Polynésie sur elle-même n’était pas une solution viable sur le long terme », ont insisté Dominique Sorain et le président Édouard Fritch, rappelant le « dispositif » sanitaire mis en place à l’entrée du territoire : test avant embarquement, ESTA sanitaire, auto test. « Ce dispositif fonctionne : près de 12 000 personnes ont été testées depuis le 15 juillet. Seuls 16 cas importés ont été détectés dont 11 touristes ».

Les autorités locales mettent plutôt en cause « le comportement inapproprié de quelques-uns, qu’il s’agisse des organisateurs de rassemblements ou des participants », qui a eu pour issue des « foyers épidémiques importants, générés au cours des rassemblements festifs caractérisés par des comportements insouciants, sans respect des gestes barrières et qui conduisent à une diffusion massive du virus ». La moyenne d’âge des personnes détectées positives est d’ailleurs de 34 ans.