Nicole Bouteau, ministre du Tourisme en Polynésie ©Présidence de la Polynésie française
« Nous n’avons jamais eu un prix moyen par chambre aussi élevé que ce que nous connaissons aujourd’hui », a constaté la ministre du Tourisme en Polynésie, Nicole Bouteau, lors de la Conférence annuelle de Tahiti Tourisme (GIE) à Papeete. La ministre appelle à « une vraie réflexion sur la politique tarifaire » hôtelière, à l’heure où la petite hôtellerie tire son épingle du jeu avec l’arrivée de la low-cost French Bee.
Rendez-vous annuel des professionnels du secteur, la Conférence Tahiti Tourisme, qui s’est déroulée ce lundi à Papeete, a permis « de présenter les actions à venir pour promouvoir la destination Tahiti et ses îles, mais aussi faire un point sur la santé du tourisme au Fenua et ses évolutions », expliquent nos confrères de Radio 1 Tahiti. Et à l’heure où la diversification de l’offre aérienne a eu pour impact une augmentation du nombre de touriste en juin (+10%) et sur les six premiers mois de l’année (+5%), la ministre du Tourisme a appelé à « une vraie réflexion sur la politique tarifaire » des Hôtels polynésiens. « Nous n’avons jamais eu un prix moyen par chambre aussi élevé ». « On voit que ces passagers sont absorbés. C’est une embellie pour le segment des pensions de famille », ajoute-t-elle.
D’autant que le nombre de chambres d’Hôtels en Polynésie risque d’augmenter considérablement dans les prochaines années. En effet, le projet de complexe hôtelier et touristique « Village Tahitien » se concrétise, avec quelques milliers de chambres supplémentaires à la clé sur la seule île de Tahiti. Ajouter à cela, la réouverture prochaine du Hilton, à l’entrée ouest de Papeete.
Création de la marque « Tahiti GuestHouse »
Cette conférence a également été l’occasion pour Tahiti Tourisme de présenter une nouvelle marque, « Tahiti GuestHouse », dont la mission sera de promouvoir la petite hôtellerie familiale, à travers une stratégie markéting dirigée vers la France, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. « L’objectif était d’unifier les structures autour d’une même bannière pour simplifier la promotion des 270 pensions réparties sur 39 îles différentes, soit un tiers de la capacité hôtelière totale de Polynésie », explique encore Radio 1 Tahiti. En d’autres termes, une façon pour Tahiti Tourisme de reprendre la main sur la promotion des pensions de famille et de la petite hôtellerie, ce qui a provoqué la « déception » de certains professionnels.
« On n’a pas été associé », regrette en effet Mélinda Bodin, présidente de l’Association du Tourisme authentique de Polynésie, qui regroupe les professionnels de l’hébergement et des activités touristiques, culturelles et artistiques. A l’arrivée de French Bee, celle-ci plaidait déjà pour « des tarifs plus bas » pour « permettre aux clients de dépenser plus d’argent en hébergement ». « Nous avons eu vent de cette plateforme par les médias », ajoute-t-elle. Du côté de Tahiti Tourisme, on défend « l’intérêt de pouvoir communiquer avec les pensions de famille directement », explique la directrice marketing et communication internationale, Vaihere Lissant.